Le premier numéro de The Avengers a été publié le 1er septembre 1963. Des superhéros y unissaient leurs forces contre Loki, machiavélique frère de Thor.

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Le film The Avengers nous arrive le 4 mai 2012, après des années d'attente. Iron Man, Thor, The Hulk, Captain America, Hawkeye et Black Widow y font front commun contre Loki. Ils ont, pour cela, confié leur destin au réalisateur Joss Whedon.

C'était vers la fin du tournage d'Iron Man de Jon Favreau, en 2008. En présence, Samuel L. Jackson en Nick Fury et Robert Downey Jr. en Tony Stark, alias Iron Man. Le premier disait au second: «Tu fais partie d'un univers beaucoup plus vaste, mais tu ne t'en rends pas encore compte.» «Quand le film a remporté le succès que l'on sait, nous nous sommes dit que c'était l'occasion de commencer à mettre en place les pièces menant à The Avengers», indique Kevin Feige, président de Marvel Studios (qui fait maintenant partie de l'empire Disney), en rencontre de presse à Los Angeles.

Sont ainsi partis à l'assaut du grand écran: The Incredible Hulk de Louis Leterrier (2008), Iron Man 2 de Jon Favreau (2010) où Black Widow fait une apparition, Thor de Kenneth Branagh (2011) où Hawkeye apparaît brièvement et Captain America: The First Avenger de Joe Johnston (2011). Succès après succès. Il restait à emboîter ces «pièces» pour qu'elles forment un motif à la fois familier et différent. Et autonome. Un casse-tête monumental, dont l'architecte s'appelle Joss Whedon. Selon Kevin Feige, créateur des séries Buffy The Vampire Slayer, Angel, Firefly et Dollhouse, il possède la capacité de ne jamais perdre les personnages de vue. Or, c'était le principal risque de The Avengers.

«Tous ces personnages, ces acteurs et cet argent, je n'ai pas hésité, rigole Joss Whedon, qui signe le scénario et la réalisation du film. Mais le plus difficile était de trouver la structure: comment mettre tous ces superhéros ensemble, comment donner à chacun l'occasion de briller, comment faire que l'intérêt des spectateurs glisse de l'un à l'autre. Il fallait absolument que cela soit bien fait et ç'a été une préoccupation de tous les instants, jusque dans la salle de montage.»

Bref, Joss Whedon ne voulait surtout pas que The Avengers soit une suite d'un des films précédents, mais qu'il soit une vraie «histoire des origines» de ce groupe de héros qui s'unissent lorsque les forces du Mal sont trop grandes pour qu'un seul d'entre eux puisse les affronter. Il est donc retourné au premier numéro de la série de comic books, publié en 1963. L'ennemi commun était Loki. À partir de là, l'auteur-réalisateur a créé une histoire où le machiavélique frère de Thor vole le puissant Cube cosmique qui devrait lui permettre de conquérir la Terre avec la complicité des Chitauris, extraterrestres aussi mal intentionnés que lui.

Affrontements

Mais avant l'affrontement avec l'ennemi, il y aura les conflits internes, comme chacun est habitué à travailler en solo. Un genre de guerre des super-ego. Un peu comme celle que Joss Whedon craignait de voir sur son plateau: lui qui a surtout travaillé pour la télévision allait diriger les Robert Downey Jr. (Iron Man), Mark Ruffalo (The Hulk), Chris Evans (Captain America), Chris Hemsworth (Thor), Jeremy Renner (Hawkeye), Scarlett Johansson (Black Widow), Samuel L. Jackson (Nick Fury) et Tom Hiddleston (Loki).

«J'avais peur qu'ils refusent de suivre mes directives. En fait, je me suis retrouvé à jouer avec une bande de chatons», assure le directeur qui a insufflé une bonne dose d'humour dans les rebuffades intestines qu'il a imaginées.

C'est sa signature. Comme sa manière de trouver la juste dose d'information nécessaire aux spectateurs: «Assez pour les gens qui ne connaissent rien de cet univers et pas trop pour ceux qui en savent tout.» Et sa façon d'orchestrer les scènes d'action: «Pour moi, il est important que tout soit visuellement compréhensible. Ce qui ne veut pas dire que je respecte les lois de la physique. Quand je fais ça, ça débouche sur le métrage le plus faible. Je sais maintenant que si quelque chose heurte une voiture, même si c'est un hamster, la bagnole se renverse et explose», pouffe celui qui n'a pas non plus perdu de vue l'importance de présenter un film dans lequel le spectateur sent qu'il y a de la vie derrière ce qui est montré. «Quand j'ai regardé Wall Street, je ne comprenais rien de ce dont il était question, mais j'étais très investi dans l'histoire. Et quand je m'assois devant un bon drame sportif, je sens qu'il y a une vie à l'extérieur du cadrage.» C'est ce qu'il a cherché - et réussi - à faire dans The Avengers.

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The Avengers (Les Avengers: le film) prend l'affiche le 4 mai. Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Studios Pictures.