L'actrice américaine Angelina Jolie a exhorté vendredi la Birmanie à poursuivre les auteurs de violences sexuelles après sa rencontre «émouvante» avec des femmes victimes dans le nord du pays en proie à une guerre civile.

«Cette visite a montré la vulnérabilité des femmes et des filles vivant dans des situations de conflit face à la violence sexuelle, la traite, et à d'autres violations des droits humains», a expliqué l'actrice dans un communiqué diffusé par l'ambassade britannique.

«C'est émouvant et cela rend humble de rencontrer des rescapées de violence sexuelle en État Kachin», a-t-elle également confessé.

La star hollywoodienne qui est envoyée spéciale pour l'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) est dans le pays depuis mercredi à l'invitation de l'opposante et prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi.

Depuis son arrivée, cette dernière a rencontré le président Thein Sein dans la capitale Naypyidaw avant une visite en État Kachin, dans le nord, région troublée par une guerre civile qui fait rage depuis 2011 et a déjà fait plus de 100 000 déplacés.

Malgré le travail des ONG locales, il y aurait selon elle, «un besoin urgent d'assistance médicale et de soutien juridique et psychologique» et aussi d'un «cadre juridique solide pour s'assurer que tous les auteurs de violences sexuelles soient tenus pour responsables».

La Birmanie est toujours en proie plusieurs conflits dans ses régions frontalières.

L'armée, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant des décennies avant de laisser la place au gouvernement quasi-civil de Thein Sein en 2011, a longtemps été accusé de graves violations des droits humains, y compris de violence sexuelle et de travail forcé. Les rebelles ont également été accusés d'abus.

Avant la Birmanie, Angelina Jolie s'est rendue au Cambodge où elle a prévu de tourner, pour Netflix, un film sur le régime des Khmers rouges à travers les yeux d'un enfant, prévu pour fin 2016.

Elle adaptera le livre D'abord ils ont tué mon père dans lequel la militante des droits de l'Homme Loung Ung se souvient des horreurs vécues pendant le régime qui a fait deux millions de morts entre 1975 et 1979.

L'actrice a déjà effectué des dizaines de visites dans des camps de réfugiés en Asie.

Particulièrement touchée par la situation des Rohingyas, une minorité birmane musulmane persécutée, elle avait critiqué ouvertement le gouvernement thaïlandais en 2009, en suggérant qu'il ne faisait pas assez pour les aider. Elle était alors en visite dans un camp de réfugiés à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.