L'actrice américaine Angelina Jolie et le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague ont exhorté vendredi la communauté internationale à empêcher que le viol soit utilisé comme arme de guerre.

Angelina Jolie, dans son rôle d'ambassadrice de bonne volonté du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), et M. Hague ont participé à une conférence à Sarajevo sur la prévention de la violence sexuelle en temps de conflit.

«L'utilisation du viol comme d'arme de guerre est un des crimes les plus atroces et les plus sauvages contre les civils. C'est tellement brutal, c'est une violence aussi extrême qu'il est même difficile d'en parler», a déclaré l'actrice dans son discours.

Celle qui a réalisé en 2011 un long métrage sur les violences faites aux femmes pendant la guerre de Bosnie (1992-95), a lancé un appel aux missions de la paix à travers le monde à se donner pour «priorité» d'empêcher à ce que ces crimes soient commis.

M. Hague a pour sa part déploré que «la violence sexuelle (soit) délibérément utilisée comme arme de guerre» dans les conflits en Syrie, en Centrafrique et au Soudan du Sud.

«J'espère que nous pouvons travailler tous ensemble pour prévenir à ce que les horreurs qui ont été vues dans cette région ne se reproduisent dans des conflits à l'avenir où que ce soit dans le monde», a-t-il dit.

Au moins 20 000 femmes, dont une majorité musulmanes, ont été violées pendant la guerre en Bosnie, alors que seuls 33 auteurs de ces crimes ont à ce jour été condamnés par la justice.

Angelina Jolie et William Hague se sont ensuite rendus à Srebrenica, pour rendre hommage aux victimes musulmanes du génocide perpétré en 1995 dans cette ville de Bosnie orientale.

Le 11 juillet 1995, quelques mois avant la fin de la guerre en Bosnie, les troupes serbes bosniennes avait pris le contrôle de Srebrenica, enclave musulmane proclamée en 1993 «zone protégée» de l'ONU.

Quelque 8000 hommes et adolescents ont été tués en l'espace de quelques jours dans ce massacre qualifié de génocide par la justice internationale.

Plus de 6000 victimes de ce massacre, retrouvées à ce jour dans des fosses communes, ont été enterrées dans le centre mémorial à Srebrenica.