L'actrice Mariel Hemingway a plaidé jeudi à Washington pour qu'Hollywood «ne donne pas du glamour aux dépendances», en s'associant à une réflexion sur le suicide aux États-Unis, dont le nombre a explosé ces dix dernières années parmi les Américains d'âge moyen.

L'actrice, dont le grand-père l'écrivain Ernest Hemingway et la soeur mannequin Margaux Hemingway, se sont suicidés, a expliqué devant la presse que «Hollywood portait la responsabilité de ne pas donner du glamour aux dépendances», comme l'alcool et la prise de médicaments.

Mariel Hemingway, mise en nomination aux Oscars pour son rôle dans Manhattan en 1980, s'est fait la porte-parole de la prévention contre le suicide dans un documentaire, Running from Crazy, qui sort en salles fin 2013.

Elle y évoque sa famille, touchée par sept suicides dont ceux de ses célèbres grand-père et soeur, et son parcours personnel pour guérir sa dépression. Mariel Hemingway, qui vit en Californie, est l'auteur de méthodes et livres de cuisine pour une vie et une alimentation saines.

«C'est en faisant ce film et en vivant la vie que je vis aujourd'hui que je crois qu'il n'y a plus de malédiction Hemingway, le film est une histoire d'espoir», a-t-elle précisé à l'AFP.

Kelly Posner, fondatrice du Centre pour prévenir le suicide, a pour sa part précisé que «90% des personnes qui se suicident souffrent d'un problème psychologique, de dépression pour la plupart, et malheureusement 60% d'entre elles ne reçoivent pas de traitement», plaidant pour la mise en place d'outils de prévention et de détection des risques.

Le nombre des suicides parmi les 35-64 ans, qui correspond en partie à la génération du «baby-boom», a augmenté de 28% lors de la dernière décennie, surpassant en 2010 les accidents de la route comme cause de décès (38.364 morts par suicide contre 33 687 par la route), selon de récentes statistiques des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).