La star de films d'arts martiaux Jackie Chan a été critiqué jeudi par les défenseurs de la démocratie de Hong Kong, sa ville de naissance, pour ses déclarations à un magazine chinois dans lesquelles il se dit favorable à une restriction du droit de manifester.

Toute atteinte à la liberté d'expression suscite de vives réactions à Hong Kong, ancienne colonie britannique rétrocédée à Pékin en 1997 sous un statut d'autonomie garantissant l'exercice de droits démocratiques inconnus en Chine communiste.

«Hong Kong est devenue une ville de manifestations. Le monde entier avait l'habitude de dire que c'était la Corée du Sud. Maintenant, c'est Hong Kong», a déclaré Jackie Chan mardi à un hebdomadaire de Canton, le Southern People Weekly.

«Les gens protestent contre les dirigeants chinois, ou contre des tas d'autres choses, ils manifestent contre tout. Les autorités devraient préciser les sujets à propos desquels on a le droit ou pas de manifester», a dit l'acteur, dont les propos sont rapportés par le grand journal anglophone de Hong Kong, le South China Morning Post.

«Calamiteux», s'est indigné le député pro-démocratie Cyd Ho, soulignant que Chan avait bâti sa carrière à Hong Kong en profitant de la grande liberté dont jouit le territoire.

«Il est devenu riche et célèbre justement parce que Hong Kong est une ville libre qui lui a donné l'opportunité de gravir l'échelle sociale. Ces opportunités devraient bénéficier à tous», a-t-il dit à l'AFP.

En 2009 déjà, la star du kung fu avait fait polémique en estimant que trop de libertés politiques pouvaient mener au chaos «comme à Taïwan», refuge des nationalistes pendant la guerre civile chinoise.

«Je ne sais pas s'il est préférable d'être libre ou non. (...) Avec trop de libertés.. Cela peut mener au chaos et finir comme à Taïwan», avait-il dit.