L'actrice américaine Angelina Jolie a effectué une visite à Bagdad jeudi comme ambassadrice de bonne volonté des Nations Unies pour promouvoir l'aide aux déplacées irakiens.

«Il y a plus de deux millions de personnes déplacées et il ne semble pas qu'il y ait un véritable plan cohérent pour les aider», a expliqué l'actrice sur la chaîne américaine CNN.

«Il y a beaucoup de bonne volonté, et beaucoup de discussions, mais il semble qu'il y ait beaucoup de discours et beaucoup d'éléments qui ont besoin d'être rassemblés», a-t-elle ajouté.

«Elle est à Bagdad dans son rôle officiel d'ambassadeur de bonne volonté de l'ONU pour rencontrer des responsables américains, irakiens, et des responsables d'organisations non gouvernementales», a indiqué une source diplomatique américaine.

Elle a déjeuné avec des troupes américaines et rencontré le plus haut gradé américain, le général David Petraeus, dans la «zone verte», le secteur protégé qui abrite notamment les institutions irakiennes et les diplomates américains.

L'actrice, qui a prévu de quitter Bagdad jeudi, a également rencontré Staffan di Mistura, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak et le ministre irakiens chargé des personnes déplacées, Abdelsamad Rahman Sultan.

Une conférence de presse prévue à l'ambassade des États-Unis dans la «zone verte» a été annulée.

«Parmi les deux millions de personnes déplacés dans le pays, 58 % ont moins de 12 ans selon les estimations», a-t-elle encore expliqué sur CNN. «C'est un très grand nombre de personnes et c'est une situation de grande vulnérabilité pour beaucoup de jeunes enfants», a dit l'actrice, qui collabore avec l'agence de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) depuis 2001.

«Jusqu'à présent, les responsables américains que j'ai rencontrés et les responsables locaux ont exprimé leur inquiétude de façon très, très claire. Ils ont parlé de crise humanitaire mais il semble que rien ne bouge», a ajouté Angelina Jolie.

Il s'agit de la deuxième visite de la vedette américaine en Irak. En août 2007, elle avait rencontré à la frontière avec la Syrie des personnes déplacées bloquées à la frontière, et avait plaidé pour plus de soutien aux Irakiens affectés par la guerre.

Outre les personnes déplacées à l'intérieur du pays, l'intervention américaine en mars 2003 et les violences qui ont suivi ont contraint à l'exil des centaines de milliers d'Irakiens qui ont cherché refuge en majorité en Syrie et en Jordanie.