Le cinéaste allemand Wim Wenders a rejeté les critiques accusant son documentaire sur le pape François de «propagande», assurant avoir été «libre» pour réaliser ce film, sans «ingérence» ni financement du Vatican.

«La manière dont le public français a été informé, ou plutôt désinformé, au sujet de mon film Le pape François, un homme de parole, touche à l'absurde», dénonce le réalisateur dans une lettre.

«On a dit que le film avait été "commandé", ou financé, ou même "coréalisé" par "le Vatican". Rien n'est plus faux. Le contraire est vrai: il n'est pas possible d'être plus libre que je l'ai été», ajoute-t-il.

«Le film a été financé indépendamment, sans un sou du "Vatican". Il a été produit et monté indépendamment, sans la moindre ingérence», assure encore Wim Wenders, précisant que la télévision du Vatican figure au générique comme «coproductrice» parce qu'elle lui a permis un «accès illimité» aux archives.

Présenté comme un «voyage initiatique dans l'univers du pape», le film articulé autour de thèmes comme l'immigration, l'écologie ou la famille est basé sur de longs entretiens menés face à la caméra avec le Souverain Pontife.

Wim Wenders reconnaît qu'un collaborateur du pape lui avait demandé s'il serait intéressé par un projet autour de lui. Mais il a ensuite eu «carte blanche».

«Son "apport", si l'on veut - la raison pour laquelle certains journalistes ont parlé de "commande" - n'a pas été différent de celui de Ry Cooder sur Buena Vista Social Club», qui lui avait demandé de venir voir à La Havane les musiciens qu'il avait découverts, indique-t-il.

Ou de Pina Bausch qui lui avait demandé de filmer son travail. «En fait, elle me l'a demandé pendant vingt ans, jusqu'à ce que je parvienne à lui répondre et à faire le film Pina. Mais était-ce là une "commande"?».

Le cinéaste répond d'autre part aux accusations de «propagande» en expliquant avoir quitté l'Église catholique en 1968, se décrivant comme un «chrétien oecuménique».

Quant aux commentaires sur l'absence de «distance critique», «pourquoi la "distance" et la "critique" devraient-elles être les seules approches valides de la vie?», interroge-t-il, assurant avoir rencontré un «homme extraordinaire».