Accusé d'avoir protégé Harvey Weinstein, dont l'un des avocats a contribué à sa campagne électorale, le procureur de New York a réfuté lundi que ces contributions financières aient pu influencer ses décisions et annoncé qu'elles seraient soumises à un audit.

Dans une lettre au quotidien The Daily News, le procureur démocrate Cyrus Vance, qui a bénéficié d'importantes contributions financières de cabinets d'avocats depuis sa première élection fin 2009, assure: «En sept ans comme procureur, je n'ai jamais laissé la richesse, la puissance, la couleur de peau ou les contributions de campagne de qui que ce soit influencer mes décisions».

Alors qu'il espère être réélu pour quatre ans le mois prochain, le procureur a jugé nécessaire de regagner «la confiance» des New-Yorkais et a demandé «un audit indépendant» sur la façon dont son bureau gère les contributions électorales.

L'audit, qui doit durer 90 jours et dont les résultats ne seront donc connus qu'après l'élection, a été confié au Centre pour l'avancement de l'intégrité publique (Center for The Advancement of Public Integrity), qui dépend de l'université Columbia.

Vance, 63 ans, espère ainsi calmer la pluie de critiques qui s'est abattue sur ses services ces derniers jours.

Elles ont commencé lorsque son bureau a décidé de ne pas poursuivre les enfants de Donald Trump, Ivanka et Donald Junior, accusés de publicité mensongère pour un de leurs immeubles du quartier de SoHo.

Elles ont redoublé après qu'il eut apparu que ses services avaient jugé insuffisantes en 2015 des preuves fournies par la police de New York contre Harvey Weinstein dans une affaire d'agression sexuelle sur une mannequin italienne, Ambra Battilana Gutierrez.

Certains affirment que Vance a refusé dans les deux cas de poursuivre en raison des contributions financières qu'il a reçues d'avocats des Trump et, dans le cas de Weinstein, d'un de ses avocats David Boies.

Des affirmations à nouveau démenties lundi par le procureur. La semaine dernière, il avait déjà assuré que ces contributions financières n'avaient «eu aucun impact sur (son) raisonnement».

Dans l'affaire de la mannequin italienne, la police new-yorkaise avait enregistré une conversation entre elle et Weinstein, où le tout-puissant producteur de cinéma reconnaissait lui avoir touché les seins et tentait de l'attirer dans sa chambre malgré ses refus.

La police new-yorkaise a indiqué jeudi qu'elle enquêtait toujours sur des accusations de l'actrice Lucia Evans, qui affirme que Weinstein l'aurait forcée à lui faire une fellation en 2004 à New York.