Le réalisateur et directeur photo André Turpin a expliqué à La Presse pourquoi, malgré le défi technique et budgétaire que représente le tournage en pellicule, il préfère encore cette option au numérique. Tous deux ont tout de même des avantages.

Les avantages de la pellicule

Texture

«On choisit de travailler en pellicule, car le numérique n'arrive pas encore à imiter l'effet et la texture de la pellicule. C'est plus soyeux et organique que le numérique. Il y a encore du grain, ce qui donne du mouvement à l'écran qu'on n'a pas au numérique.»

Un look qui se démarque

«La pellicule permet de pousser les looks plus loin. Tous les films numériques sont dans une fourchette assez similaire de ce point de vue.»

Projection

«La projection en 35 mm est très rare (seulement deux cinémas à Montréal) et coûteuse. L'an dernier, Xavier Dolan a exigé que Juste la fin du monde soit projeté en 35 mm à Cannes. Ça a offert autre chose. La pulsation de la lumière donne un côté nostalgique, plus vibrant qui fait qu'on est ailleurs. On a comparé les deux images: en film, les copies étaient plus marquées au niveau de la couleur et de l'étalonnage. Les défauts rendent le tout plus vivant, je trouve.»

Les avantages du numérique

Éclairage 

«En 35 mm, on ne voit pas notre image sur un moniteur, alors on ne peut pas éclairer en s'ajustant au fur et à mesure. On doit se fier uniquement à notre oeil, au posemètre et à la pellicule qu'on doit connaître. Les pellicules sont beaucoup moins sensibles que les nouvelles caméras numériques, alors ça nous oblige à éclairer.»

Techniquement supérieur

«Si on a, par exemple, un ciel très brillant, dans le cas du numérique, il y aura plus de détails, mais avec le film, même si c'est moins beau techniquement, ce sera plus naturel.»

Plus simple, moins polluant

«J'ai très hâte au jour où on pourra tourner en numérique avec la qualité de la pellicule. Ce sera moins de trouble, et moins polluant aussi.»