Un certain nombre de remakes de grands films sortis ces derniers mois ont été des catastrophes au box-office, mais le western The Magnificent Seven espère échapper à cette tendance.

The Jungle Book revisité par Disney a été le seul remake à connaître un franc succès cette année, mais Ghostbusters, Tarzan, Pete's Dragon, Alice Through the Looking Glass et surtout Ben Hur ont mordu la poussière.

Cependant, les analystes promettent un beau succès aux descendants de Yul Brynner, Steve McQueen et Charles Bronson, qui officiaient dans la célèbre version de The Magnificent Seven de John Sturges en 1961. Ce dernier avait d'ailleurs lui-même été inspiré par le film Seven Samurai du Japonais Akira Kurosawa.

Réalisée par Antoine Fuqua, cette nouvelle version sort le 23 septembre aux États-Unis, le 28 septembre en France, et offre une distribution brillante et éclectique menée par Denzel Washington, avec Ethan Hawke et Chris Pratt entre autres.

«Dans le cas de Ben Hur et Ghostbusters, ce sont des films revisités que les spectateurs ne voulaient pas, et donc ils ne sont pas allés les voir», note Jeff Bock, de la société spécialisée Exhibitor Relations.

Malgré ces flops, Hollywood est toujours en forme et les blockbusters de l'été ont rapporté au total 4,3 milliards de dollars sur le marché nord-américain, menés par Finding Dory (483 millions de dollars de recettes) et Captain America: Civil War (408 millions).

Ainsi, malgré un mois de juillet assez calme, l'été 2016 a été le deuxième meilleur de l'histoire en ce domaine, après celui de 2013.

Et pour Jeff Bock, les westerns restent un genre tout désigné pour résister à la «malédiction des remakes». Il anticipe un premier week-end d'exploitation à 25 millions de dollars de recettes pour The Magnificent Seven.

«Fidèle à Kurosawa»

«De la même manière que True Grit (version originale en 1969, remake en 2010, Ndlr) était mûr pour un remake, The Magnificent Seven n'a pas été revisité depuis des années et va sans aucun doute être un film profitable pour Sony, un studio qui a connu par le passé de grosses déconvenues sur les remakes de Robocop et Total Recall», explique à l'AFP M. Bock.

Paul Dergarabedian, analyste chez Comscore, s'attend aussi à voir Denzel Washington et ses acolytes faire un carton, malgré un accueil tiède et de premières réactions mitigées lors de l'avant-première du film jeudi au Festival de Toronto.

«Le pouvoir d'attraction de la seule distribution et un excellent réalisateur avec Antoine Fuqua, qui avait déjà travaillé auparavant avec Denzel Washington et Ethan Hawke sur Training Day (2001), devrait lui donner un avantage auprès des spectateurs masculins, des amateurs d'action et des amateurs de western», avance M. Dergarabedian. «Sans parler de la présence de Chris Pratt, qui a été un porte-bonheur au box-office depuis son apparition dans Guardians of the Galaxy en 2014.

L'analyste estime que la bande-annonce et une solide campagne marketing ont renvoyé une image assez «cool» du film, ce dont manquaient d'autres récents remakes.

L'acteur mexicain Manuel Garcia-Rulfo, 35 ans, qui joue «le hors-la-loi» dans la bande des sept mercenaires, a grandi dans un ranch près de Guadalajara, avide cavalier et fasciné par les westerns spaghettis dans sa jeunesse. Il est sûr que l'écho universel de l'histoire et l'aura du réalisateur Antoine Fuqua trouveront leur audience.

«Il est vraiment resté fidèle à l'histoire de Kurosawa, mais il a apposé sa propre empreinte», explique le comédien. «Sans le savoir, il a en quelque sorte modernisé le western et je pense que les gens vont vraiment adorer».