Qu'elle combatte des extraterrestres dans des films à gros budget comme Avatar et Star Trek: sans limites, qu'elle dénonce les préjugés à Hollywood ou qu'elle défende une cause chère à son coeur, l'actrice Zoe Saldana monte au front sans hésiter.

Sa dernière passe d'armes remonte à la semaine dernière lorsqu'elle a tancé sans ménagement l'acteur George Takei - alias Hikaru Sulu, l'un des personnages principaux de la série mythique Star Trek.

L'acteur de 79 ans, ouvertement homosexuel, a critiqué les créateurs du film Star Trek: sans limites qui sort vendredi aux États-Unis pour avoir fait de son ancien personnage un homosexuel de manière rétroactive.

«Je pense qu'il est encore trop personnellement attaché au personnage qu'il a créé et qu'il a besoin de séparer sa vie privée et ce personnage», a commenté auprès de l'AFP l'actrice de 38 ans.

Dans un long texte posté mercredi dernier sur Facebook, Takei avait assuré être «ravi» qu'un personnage de la saga soit gai, mais il estimait que les scénaristes n'auraient pas dû «bricoler un personnage existant».

«Ce n'est peut-être pas la façon dont il l'incarnait, mais c'est le chemin que nous avons décidé d'emprunter», a réagi Zoe Saldana qui a repris le rôle de l'officier des communications du vaisseau Enterprise, Nyota Uhura.

En début d'année, l'actrice a été embringuée dans sa plus vive polémique jusqu'à présent. Elle était directement concernée puisqu'elle répondait aux critiques de son interprétation de la chanteuse noire Nina Simone.

«Il n'y a pas une seule façon d'être noir», avait-elle rétorqué, dans un entretien à Allure Magazine, à ceux qui l'accusaient d'avoir foncé sa couleur de peau pour le film Nina.

«Je suis noire de la manière dont je sais l'être. Vous n'avez aucune idée de qui je suis. Je suis noire. J'élève des hommes noirs. Ne pensez jamais que vous pouvez me regarder et vous adresser à moi avec un tel mépris», avait lancé la maman de jumeaux de vingt mois.

«Commentaire idiot»

Née aux États-Unis de parents originaires de Porto Rico et de République dominicaine, elle a grandi à New York avant de déménager à 10 ans en République dominicaine à la suite de la mort de son père.

La danse classique a eu ses faveurs dans un premier temps puis, à son retour adolescente aux États-Unis, elle a commencé à jouer et à décrocher des rôles pour la télévision à la fin des années 1990.

Elle est apparue depuis dans plus d'une dizaine de longs métrages dont Pirates des Caraïbes: la malédiction du Black Pearl (2003), Le terminal (2004) dans lequel son personnage est fan de la série Star Trek, ou encore Avatar (2009). Elle figure également dans Les gardiens de la galaxie (2014).

Mais elle a explosé avec son rôle d'Uhura dans la nouvelle franchise Star Trek adaptée par J.J. Abrams depuis 2009, dont le troisième volet sort vendredi et où elle côtoie l'acteur britannique Idris Elba.

Zoe Saldana, dont c'est la troisième collaboration avec ce dernier, a vivement réagi la semaine dernière lorsque l'écrivain Anthony Horowitz, auteur d'un livre sur James Bond, a jugé qu'Elba était «trop de la rue» pour incarner le fameux espion britannique.

«Quel commentaire idiot est-ce cela? Dites-le carrément: «Je ne vois pas James Bond en homme noir». Je respecterais davantage cela que de se cacher derrière une réponse lâche et stupide», avait-elle alors dit à l'AFP.

Elle dénonce fréquemment les préjugés qui, selon elle, perdurent à Hollywood. Racisme mais aussi sexisme et discriminations dues à l'âge, elle est sur tous les fronts.

Le secteur ne lui en tient pas rigueur puisqu'elle enchaîne les rôles dans les blockbusters.

Avec la suite des Gardiens de la galaxie prévue en 2017 et l'annonce d'un nouveau film Avatar pour 2018, sa place dans le vide intersidéral semble assurée pour quelques temps encore.

«Avec un peu de chance, ça fera assez de spatial pour moi. Plus d'espace», a-t-elle lancé.