Une comédie fantastique chinoise dénonçant les ravages de l'homme sur la faune marine a battu le record national du box-office, nouveau signe de la prise de conscience environnementale croissante des Chinois, ont estimé des ONG.

Le film The Mermaid de l'acteur-réalisateur hongkongais Stephen Chow (Shaolin Soccer) avait déjà totalisé mercredi 2,89 milliards de yuans de recettes (605 millions $), soit bien plus en Chine que les derniers Star Wars (173 millions $) et James Bond (113 millions $), selon le site internet China Box Office.

Cette comédie romantico-environnementale narre les aventures d'un homme d'affaires sans scrupules ayant racheté une réserve naturelle et y décimant les dauphins - et des sirènes dont il ignore l'existence - afin de mener un projet immobilier.

«Que des films traitant d'environnement suscitent un tel intérêt du public, c'est une bonne nouvelle», a déclaré à l'AFP May Mei, responsable Chine de l'ONG WildAid.

Le film, aidé par un casting de célébrités, est porteur - au-delà de ses nombreux gags - d'un message engagé, inhabituel dans un cinéma chinois grand public d'ordinaire axé sur le pur divertissement.

«Ce que je voulais surtout décrire, ce n'est pas l'histoire d'amour», a expliqué le réalisateur à Phoenix TV, mais «la destruction de l'environnement par l'homme».

«En 10 ans, nous avons constaté une prise de conscience croissante du public» sur ces questions, explique May Mei, qui cite l'exemple des ailerons de requins, mets onéreux apprécié des riches Chinois.

«En 2006, très peu de gens connaissaient l'impact de leur consommation sur la réduction des populations» de squales, selon May Mei.

En 2013, ils étaient 96%, selon une enquête de WildAid.

Zhang Yuanyuan, responsable Chine de l'ONG de protection animale ActAsia, souligne ainsi «la demande croissante du public» pour les thématiques liées à la nature.

La diffusion virale sur internet en 2015 du documentaire chinois Sous le dôme dénonçant - chiffres alarmants à l'appui - l'air vicié des villes, a également accentué ce phénomène et de nombreux Chinois consultent désormais quotidiennement l'indice de pollution atmosphérique sur leurs smartphones.

Un nombre croissant de célébrités chinoises influentes participent également à des campagnes visant à changer les comportements de leurs compatriotes, «un reflet important des progrès de la société», selon Zhang Yuanyuan.

L'acteur Jackie Chan est apparu dans un clip du WWF exhortant à la protection des animaux sauvages, et l'ex-basketteur de NBA Yao Ming est un pourfendeur médiatique du commerce de l'ivoire.