Vandalisée, la sculpture Claude Jutra située dans le parc de Montréal qui porte encore son nom sera bientôt recouverte d'une boîte en bois. La métropole veut ainsi éviter de voir de nouveaux graffitis souiller l'oeuvre de l'artiste Charles Daudelin.

L'arrondissement du Plateau a récemment constaté que la sculpture érigée à l'honneur du défunt cinéaste a été vandalisée dans la foulée du scandale sur sa présumée pédophilie. L'inscription «pépé pédo» a été ajoutée au socle de l'oeuvre. Les graffitis seront enlevés, mais les cols bleus devront attendre que la température se réchauffe pour en effacer les traces.

En attendant de savoir si l'oeuvre sera déplacée ou laissée en place, la sculpture sera recouverte d'une boîte en bois. Le recouvrement pourrait avoir lieu dès ce mercredi, si les conditions météorologiques le permettent. «Une boîte va être installée très, très prochainement pour assurer l'intégrité de l'oeuvre», dit Catherine Maurice, attachée de presse du maire Coderre.

Le fils du célèbre sculpteur, Éric Daudelin, appuie l'idée de protéger l'oeuvre de son père en érigeant une boîte en bois autour d'elle pour éviter qu'elle fasse l'objet à nouveau de vandalisme.

La Ville de Montréal indique que les discussions se poursuivent sur l'avenir de l'oeuvre. Éric Daudelin croit que, plutôt qu'être déboulonnée, la sculpture pourrait rester en place et simplement changer de nom. Celui-ci rappelle que l'oeuvre qui représente une caméra ne commémorait pas seulement la mémoire de Claude Jutra, mais également le 100e anniversaire du cinéma.

Chose certaine, la famille Daudelin n'a pas l'intention de récupérer l'oeuvre, beaucoup trop massive. «Qu'est-ce que vous voulez qu'on en fasse ? Que je la mette sur mon balcon ?» ironise Éric Daudelin.

Cet incident survient alors que le conseil municipal de Montréal a confié un mandat au directeur général de la Ville, Alain Marcoux, pour faire retirer le nom de Claude Jutra des parcs et rues de la métropole. Outre le parc du Plateau, une rue dans Rivières-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles porte le nom du défunt cinéaste.