Le réalisateur polonais Andrzej Wajda a rendu hommage à son confrère Andrzej Zulawski, mort mercredi à 75 ans, en révélant notamment que ce dernier «avait joué un rôle décisif» dans son choix de tourner La Terre de la grande promesse, un de ses films culte.

«Sans lui, je n'aurais jamais fait ce film», a confié Wajda, 90 ans, à des journalistes polonais.

«Zulawski, que j'ai toujours écouté avec attention, était un homme très cultivé. Ses années parisiennes lui ont donné une formation qu'il n'aurait pu trouver en Pologne», a raconté le plus célèbre cinéaste polonais, dont Zulawski avait été l'assistant au début des années 60.

«Il m'a demandé un jour si j'avais lu La Terre de la grande promesse (roman du prix Nobel de littérature polonais Wladyslaw Reymont - NDLR). Moi, simple cinéaste, je n'en avais aucune idée. Je n'avais pas eu le temps de tout lire car pendant les cinq années d'occupation allemande j'ai été obligé de prendre un travail manuel. Il m'a dit aussi de voir un film, Les palais de Lodz».

«Quand j'ai vu que ces palais étaient intacts, comme si leurs occupants étaient partis la veille, je me suis dit qu'il en était de même pour les usines de tissage montrées dans La Terre de la grande promesse. Cela s'est confirmé et je me suis dit que je pouvais faire un film comme au XIXe siècle, un film que personne d'autre ne pouvait faire, puisque ce Lodz-là avait survécu».

Sorti en 1975, le film de Wajda La Terre de la grande promesse est un grand fresque sur le capitalisme naissant à Lodz à la fin du XIX, et sur l'amitié de trois jeunes gens, un Polonais, un Allemand et un Juif, qui fondent ensemble une usine textile.