Lorsqu'il sortira aux États-Unis le 24 juin 2016, le film Independence Day: Resurgence aura une couleur québécoise dans son jeu, dans son équipe technique et, surtout, dans son scénario dont la version finale est l'oeuvre de deux Montréalais, James A. Woods et Nicolas Wright.

Depuis qu'ils ont réussi à vendre, au début de 2014, le scénario d'un thriller au cinéaste Roland Emmerich, les deux hommes, qui vivent à Los Angeles, travaillent en étroite collaboration avec lui. Au cours des 14 derniers mois, ils ont ainsi planché sur le scénario d'Independence Day: Resurgence, film dont le budget est estimé à 200 millions.

«Lorsque Roland nous a approchés, le projet de sequel au film original [sorti en 1996] était sur la corde raide, dit James A. Woods qui, en compagnie de Nicolas Wright, accordait lundi soir une entrevue téléphonique à La Presse de Los Angeles. Will Smith avait annoncé qu'il ne voulait plus faire partie du projet qui était alors dans une zone grise.»

Face à l'incertitude, le scénariste et réalisateur Roland Emmerich et son complice à l'écriture Dean Devlin ont rassemblé plusieurs scénaristes hollywoodiens pour un brassage d'idées. «Je n'ai pas le droit de vous dire les noms, mais c'étaient des Goliaths du monde de la scénarisation, dit James A. Wood. Et nous, deux petits Québécois, étions dans le groupe!»

Plusieurs séances d'écriture et de polissage plus tard, le scénario qu'ont écrit Woods et Wright était accepté par les bonzes des studios Fox. Les deux Montréalais n'en plastronnent pas pour autant. Ils soulignent plusieurs fois que tout s'est fait en collégialité.

15 heures par jour

Woods et Wright ont fait leurs premiers pas dans le scénario d'Independence Day: Resurgence au cours d'une intense session de travail dans l'appartement d'Emmerich à New York.

«Lorsque Roland nous a approchés, j'étais en tournage à New York et James à Toronto, raconte Nicolas. Nous nous sommes réunis dans l'appartement de Roland et avons passé une semaine à échanger des idées, à raison de 15 heures par jour. C'était un processus de création extraordinaire.»

D'octobre 2014 à avril 2015, les deux Montréalais ont continué à polir et repolir le texte. Le tournage a eu lieu du 25 avril au 26 août 2015 dans l'État du Nouveau-Mexique. Tous deux y étaient, encore une fois pour des retouches de dernière minute, mais aussi pour jouer. Comédiens, ils ont de petits rôles dans le film.

On connaît l'affection que Roland Emmerich porte à Montréal où il a tourné trois de ses films: The Day After Tomorrow, White House Down et Stonewall. Il s'en est fallu de peu qu'Independence Day:Resurgence soit aussi tourné ici, disent Woods et Wright. «Trois semaines avant, Bryan Singer avait eu le feu vert pour tourner X-Men-Apocalypse à Montréal. Alors il a loué tous les studios», raconte Nicolas en riant.

À défaut de tourner ici, Montréal a-t-il un rôle dans le film? Les extraterrestres vont-ils le détruire? «On a tout fait pour ça, s'esclaffent les deux scénaristes. Mais ça n'a pas marché. Roland aime trop Montréal pour le détruire, même en fiction.»

Les deux hommes soulignent aussi que deux Montréalais ont travaillé sur l'équipe technique d'Independence Day: Resurgence: le caméraman et cadreur François Daigneault et la scripte Lorette Leblanc.

Stargate

À l'origine, James A. Woods, 36 ans, et Nicolas Wright, 33 ans, sont des acteurs. Ils ont travaillé ensemble sur certains projets et se sont découvert un goût commun pour l'écriture. Ils écrivent ensemble depuis plus de 10 ans.

Le projet de scénario qu'ils ont vendu à Roland Emmerich est toujours en attente de sa création. Mais les deux hommes ne se tournent pas les pouces pour autant. Bien au contraire!

Actuellement, ils sont les deux scénaristes principaux de la trilogie de films Stargate. Cette franchise de science-fiction centrée sur une «porte du temps» a d'abord été un film d'Emmerich (en 1994) avant de devenir une série télévisée. Le cinéaste veut maintenant en faire trois nouveaux opus pour le grand écran.

«On travaille sur plusieurs projets et je peux vous dire que Montréal est dans la ligne de mire pour certains tournages», assure James A. Wood qui aime toujours revenir à la maison