En «amoureux d'histoire», Steven Spielberg a présenté vendredi son thriller sur la Guerre froide à Berlin, ville qui a longtemps incarné le conflit Est-Ouest et où se déroule une partie de Bridge of Spies.

«J'ai toujours été un amoureux d'histoire - Tom (Hanks, acteur principal du film, ndlr) et moi avons découvert lors de notre première rencontre que nous étions dingues d'histoire et on a toujours partagé des documentaires, livres et biographies», a confié à la presse le réalisateur américain.

Bridge of Spies, sorti mi-octobre aux États-Unis et dévoilé à Berlin en avant-première européenne, raconte l'histoire vraie de James Donovan, modeste avocat parvenu à organiser l'échange d'un prisonnier américain en URSS contre un espion soviétique arrêté sur le territoire américain.

Le titre du film fait allusion au célèbre pont de Glienicke, qui reliait pendant la Guerre froide le secteur américain de Berlin-Ouest à Potsdam, en ex-RDA, et faisait figure de lieu idéal pour l'échange d'espions entre les deux blocs.

«C'est un frisson très particulier de parvenir à recréer l'histoire sur les lieux où elle s'est déroulée», a confié à la presse Tom Hanks, évoquant le tournage sur place.

«Les lumières de l'Ouest brillaient derrière nous et de l'autre côté du pont c'était quasiment noir - on se serait cru de retour à l'ère de la RDA. C'est le genre d'endroit où j'aurais été comme touriste pour me promener», a poursuivi l'acteur, dont c'est la quatrième collaboration avec Steven Spielberg.

Le réalisateur aux trois Oscars, dont les films ont au total rapporté plus de 9 milliards $ pour les seules entrées, s'est de son côté réjoui de pouvoir naviguer entre les genres, des blockbusters comme E.T. ou Jurassic Park aux drames historiques comme La liste de Schindler ou Munich.

«Le cinéma a toujours été pour moi le meilleur moyen de me débarrasser de mes démons et par conséquent de m'en décharger sur vous», a-t-il déclaré à la presse.

Certaines oeuvres «ont bien marché, d'autres non. Mais ne vous inquiétez pas: le fantastique revient l'été prochain», a-t-il ajouté, allusion à la sortie mi-2016 du Bon gros géant, adaptation du roman pour enfants du même nom écrit par Roald Dahl.