Ant-Man est enfin arrivé. Après avoir réuni les Avengers - deux fois plutôt qu'une - et avoir voyagé dans l'espace avec les Gardiens de la galaxie, le studio Marvel propose un projet à échelle très réduite, mais il lui aura fallu plus de temps pour transposer le minuscule superhéros au grand écran qu'il ne lui en aura fallu pour adapter les aventures d'Iron Man, Capitaine America ou Thor.

La genèse du projet de film de Ant-Man» remonte à il y a huit ans, alors que le réalisateur de Shaun of the Dead Edgar Wright et le scénariste Joe Cornish étaient associés au projet. Après avoir travaillé sur plusieurs versions du scénario, Marvel et Wright ont annoncé l'an dernier, avant le début du tournage, qu'ils avaient décidé d'un commun accord de mettre fin à leur collaboration, citant des différends artistiques.

Un peu plus d'un an plus tard, Ant-Man est prêt et raconte l'histoire du voleur au grand coeur Scott Lang (Paul Rudd), qui reçoit un équipement à la fine pointe de la technologie de la part du scientifique Hank Pym (Michael Douglas).

Le duo fait équipe avec la fille de Pym, Hope Van Dyne (Evangeline Lilly), et se donne la mission d'arrêter l'ancien protégé désaxé du scientifique, Darren Cross (Corey Stoll), qui a lui aussi un costume.

Le film prendra l'affiche vendredi en Amérique du Nord.

Le studio a-t-il obtenu le Ant-Man qu'il souhaitait?

«Absolument, répond le président de Marvel Studios, Kevin Feige. Comme nous l'avions toujours espéré, cette version est indépendante (des autres films de Marvel) tout en s'inscrivant fermement dans l'univers cinématographique. Des gens sont sortis des projections - particulièrement des femmes - en me disant que c'était leur film de Marvel favori.»

Malgré son statut, dans l'histoire des «comic books», de membre fondateur des Avengers, Ant-Man n'a jamais connu la popularité de Spider-Man, Capitaine América ou Hulk dans la culture populaire. C'est principalement parce que le personnage n'a pas le charisme d'un Peter Parker ou d'un Tony Stark et que ses pouvoirs sont, en fait, en peu étranges. Il rétrécit, il grandit et il parle aux insectes.

Pour les cinéastes, Ant-Man est exactement là où il devrait être.

«J'aime qu'après (le dernier) Avengers, un gros film avec des villes qui tombaient du ciel, ce film est une histoire à échelle plus humaine, a expliqué le réalisateur Peyton Reed, appelé en renfort après le départ de Wright. Scott Lang est un homme normal, sans pouvoir, puis il est aspiré dans cet univers étrange. C'était une intrigue cool que je n'avais pas encore vraiment vue dans un film de Marvel.»

En plus de l'arrivée de Reed à la dernière minute, Paul Rudd et son ami scénariste Adam McKay (Anchorman) ont retravaillé le scénario. Selon Feige, ils ont conservé le «squelette original» de l'histoire de Wright et Cornish sur un criminel recruté par un ancien mentor pour devenir Ant-Man. Wright et Cornish sont d'ailleurs nommés comme coscénaristes du film.

Reed précise toutefois que la version finale du film incorpore plusieurs nouveaux éléments, notamment en explorant ce qui se produit si Ant-Man atteint la taille d'un atome, en élargissant le rôle de Hope Van Dyne, en présentant une rencontre avec un Avenger et en ajoutant l'apparition du personnage de Janet Van Dyne, l'épouse de Pym, qui devient la superhéroïne Wasp dans la bande dessinée.

Ant-Man sera un autre test qui permettra de déterminer jusque où Marvel peut pousser le genre après le succès de l'aventure spatiale de Guardians of the Galaxy, l'an dernier. Le studio a apparemment déjà de gros projets pour Ant-Man. Paul Rudd reprendra son rôle l'an prochain dans Captain America: Civil War, qui proposera une division entre les superhéros qui décideront de s'aligner avec Capitain America et ceux qui choisiront plutôt Iron Man.