L'acteur américain Ben Affleck, au coeur d'une polémique après la révélation par WikiLeaks de sa demande aux auteurs d'un documentaire retraçant ses origines d'occulter le passé esclavagiste d'un de ses ancêtres, a dit regretter sa démarche.

Dans un échange de courriels rendu public jeudi, le directeur général de Sony Michael Lynton et l'ami de la star, le professeur à Harvard Henry Louis Gates, discutent d'une requête de Ben Affleck de ne pas mentionner son ancêtre esclavagiste dans une émission appelée Trouver vos racines, produite par la chaîne PBS.

Le message fait partie d'une multitude de documents embarrassants récupérés fin 2014 par le piratage spectaculaire de Sony Pictures, et rendus publics par WikiLeaks mi-avril.

«Je regrette ma décision initiale de ne pas inclure l'esclavage dans l'histoire», a écrit Ben Affleck mardi soir sur son compte Facebook. Mais «nous ne méritons ni d'être crédités, ni d'être tenus pour responsables des actions de nos ancêtres», a-t-il ajouté.

La découverte, à l'occasion des recherches liées au documentaire, que l'un de ses ancêtres possédait des esclaves «m'a laissé un mauvais goût dans la bouche», a expliqué le défenseur des causes libérales et cofondateur de l'ONG «Eastern Congo Initiative». «J'étais très embarrassé».

Il s'agit d'une «émission pour laquelle vous donnez volontairement des informations sur votre famille, ce qui vous rend vulnérable». «L'accord» était donc, poursuit-il, «de ne pas rentrer dans des choses qui, selon vous, pourraient embarrasser votre famille».

La chaîne, après réflexion, avait en effet décidé de ne pas évoquer cette partie de l'histoire familiale de la star, qui a tenu à préciser que l'ancêtre en question, «même si je ne l'aime pas», était «un parent éloigné».

M. Gates «et ses réalisateurs ont fait un choix éditorial indépendant, pour retenir le récit le plus intéressant», avait affirmé PBS dans un communiqué.

«Le degré d'intérêt pour cette histoire montre que, en tant que nation, nous n'en avons pas fini avec le terrible héritage de l'esclavage», a estimé Ben Affleck. «Je suis content que mon histoire, même indirectement, contribue au débat».