Le gouvernement portugais a décrété jeudi deux jours de deuil national après la mort du cinéaste Manoel de Oliveira, qui s'est éteint à 106 ans dans sa maison de Porto.

Le décès du doyen mondial des cinéastes a suscité une vague d'émotion au Portugal. Ses obsèques auront lieu vendredi après-midi à Porto, sa ville natale, qui avait immédiatement annoncé trois jours de deuil.

Il était «un témoin incomparable de la culture portugaise» qui a contribué à «projeter le Portugal à l'étranger», a réagi le président portugais Anibal Cavaco Silva.

«La culture portugaise a perdu aujourd'hui l'une de ses plus grandes personnalités», a déploré le Premier ministre Pedro Passos Coelho.

Sur Twitter, le réalisateur français Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes, a déclaré être «orphelin, comme tout le cinéma mondial. C'était un seigneur».

Né le 11 décembre 1908 à Porto, fils d'un industriel passionné de cinéma, Manoel de Oliveira a commencé comme figurant, à 20 ans, dans le cinéma muet.

Il a réalisé son premier film en 1931 mais a produit l'essentiel de son oeuvre après ses 60 ans.

Il tournait pratiquement un film par an à partir de 1985, année de la sortie du Soulier de satin, fresque de près de sept heures qui obtint un Lion d'Or à la Mostra de Venise.

Fin 2014, pour fêter son 106e anniversaire, le cinéaste avait tenu à rencontrer encore une fois son public lors de la sortie au Portugal de son dernier film, Le vieux du Restelo, un court métrage qu'il avait réalisé quelques mois auparavant malgré sa santé fragile.

Quelques jours plus tôt, il avait reçu les insignes de grand officier de la Légion d'honneur de l'ambassadeur de France au Portugal, Jean-François Blarel.