Maurice Pialat et Rob Epstein, deux cinéastes indépendants, travaillant de part et d'autre de l'Atlantique, sont à l'honneur en ce début d'année à la Cinémathèque québécoise.

Plus imposante, la rétrospective consacrée au célèbre cinéaste français s'intitule Pialat et le Québec et se déclinera du 14 janvier au 18 mars. On y verra des oeuvres importantes telles Loulou, mettant en vedette Gérard Depardieu et Isabelle Huppert, À nos amours, avec Sandrine Bonnaire, Van Gogh, avec Jacques Dutronc, Police, avec Sophie Marceau, Sous le soleil de Satan, avec Depardieu et Bonnaire, et plusieurs autres.

S'ajoutent à cela deux programmes de courts métrages signés Pialat (les 14 et 15 janvier) et deux films dans lesquels il a joué : Que la bête meure de Claude Chabrol et Mes petites amoureuses de Jean Eustache.

Dans sa présentation de la programmation, la Cinémathèque québécoise qualifie le cinéma de Pialat de «libre, léger et pris sur le vif», faisant le «portrait d'une France discrète».

Pourquoi ce titre, Pialat et le Québec? «Il s'agissait de distinguer cette rétrospective des autres cycles Pialat qui furent présentés à la Cinémathèque québécoise dans le passé afin de montrer l'influence que Pialat a pu avoir sur une génération de cinéastes et dans la formation d'une certaine idée de faire de la fiction au Québec», répond Fabrice Montal, directeur de la conservation et de la diffusion de l'organisme diffuseur.

À ce chapitre, soulignons justement que deux cinéastes québécois, Philippe Lesage et François Delisle, participeront à l'événement en venant présenter certaines oeuvres. C'est Philippe Lesage (Laylou, Ce coeur qui bat) qui a d'ailleurs eu l'idée de cette rétrospective.

«Des films comme À nos amours, Van Gogh et même sa magnifique télésérie La maison des bois demeurent pour moi des oeuvres majeures par lesquelles Pialat rappelle qu'il faut faire des films qui reflètent la vie, la vraie vie, sans flafla ni "fiction" et qui sont au service d'un seul dieu: celui de l'authenticité», ajoute Philippe Lesage.

Rob Epstein

Par ailleurs, l'oeuvre du cinéaste américain et militant gai Rob Epstein sera revisitée dans une rétrospective intitulée Rob Epstein, cinéaste activiste qui aura lieu du 15 au 29 janvier. Ce dernier viendra d'ailleurs à Montréal pour l'occasion.

Consacré à la reconnaissance de la communauté homosexuelle, le travail de ce réalisateur a été couronné de deux Oscars du meilleur documentaire. M. Epstein sera sur place le soir de la projection de son film oscarisé The Times of Harvey Milk (1984), le 16 janvier.

Outre cette oeuvre, la rétrospective comprendra les titres Paragraph 175, Howl, The Celluloid Closet, Common Threads : Stories from the Quilt et Lovelace.