Un film inachevé d'Orson Welles, The Other Side of the Wind, pourrait être présenté au public en 2015 pour le centenaire de la naissance du réalisateur, après des décennies d'imbroglio juridique.

Le tournage de ce film, considéré comme culte par les cinéphiles, s'est étalé de 1970 à 1976. Il raconte une fête d'anniversaire à Hollywood d'un vieux réalisateur américain (incarné par John Huston), qui peine à terminer son dernier film, face à la nouvelle génération de cinéastes, campés notamment par Peter Bogdanovich.

The Other Side of the Wind, dont le scénario est signé Orson Welles et Oja Kodar, la dernière compagne du réalisateur (mort en 1985), a été tourné en trois formats selon les scènes: du 35, du 16 et du 8 mm.

Les bobines d'origine, soit un millier de boîtes, étaient conservées en France par la société de production Les Films de l'Astrophore, selon des informations publiées par Le Monde et le magazine l'Express.

La nouvelle propriétaire, Françoise Widhoff, les a cédées en 2012 à un producteur allemand, Jens Koethner Kaul. Le montant de la transaction? «Un apfelstrudel» (strudel aux pommes), répond à l'AFP Mme Widhoff.

L'Allemand s'est ensuite associé avec deux autres producteurs, l'Américano-Polonais Filip Rymsza, directeur de la société Royal Road Entertainment, et l'Américain Franck Marshall, qui a produit plusieurs films de Spielberg.

Selon le producteur allemand, «le film est presque monté. Il ne manque qu'un travail créatif de montage. Nous avons déjà un réalisateur (Orson Welles: ndlr). Il nous faut maintenant un editing artist».

«Nous sommes en discussion avec plusieurs personnes», ajoute le producteur, qui souhaite un talent à la fois européen et américain. Orson Welles, qui a laissé plusieurs films inachevés, «a laissé des instructions pour qu'Oja Kodar soit là pour superviser» le travail.

Selon Le Monde, l'acteur et réalisateur Peter Bogdanovich assure, lui, qu'Orson Welles l'avait chargé de terminer le film.

Jens Koethner Kaul veut réunir tout le monde autour d'une table à Los Angeles en février ou mars pour discuter de l'achèvement de cette oeuvre, afin qu'elle puisse être présentée en mai, cent ans exactement après la naissance du réalisateur américain. Et pourquoi pas au Festival de Cannes, précise-t-il.

Le budget de l'opération, qui n'est pas encore bouclé, est estimé entre 4 et 5 millions $US.

Selon le producteur allemand, The Other Side of the Wind «change notre perspective» sur Orson Welles. Il comprend par exemple des scènes de sexe assez crues, qui vont à l'encontre de l'image relativement puritaine de ce cinéaste.