Stars américaines au générique, tourné en anglais, Luc Besson aux commandes: le thriller futuriste Lucy est désormais le plus gros succès du cinéma français à l'étranger, notamment en Chine, marché devenu clé pour les longs métrages de l'Hexagone.

Avec 52,1 millions de billets vendus dans une soixantaine de pays étrangers depuis sa sortie en juillet 2014, Lucy dépasse Taken 2, un thriller d'Olivier Megaton, a indiqué vendredi UniFrance, dont les statistiques dans ce domaine ont démarré il y a 20 ans.

Taken 2 (2012) était lui aussi un film français avec des acteurs anglophones et tourné en langue anglaise. Il s'agissait d'une production EuropaCorp, maison fondée par Luc Besson.

Dans Lucy, Scarlett Johansson est une jeune femme poursuivie par la mafia coréenne et dont les capacités cérébrales sont décuplées par une drogue. Le professeur Norman, expert en neurosciences, est campé par Morgan Freeman, autre star du cinéma américain.

«C'est toujours difficile d'expliquer un succès», relève Isabelle Giordano, directrice générale d'UniFrance. «Lucy est à la fois un très bon divertissement, avec des acteurs populaires, et bénéficie du savoir-faire de Besson et d'une équipe technique française».

Le film est tourné en anglais, ce qui aide sans doute à son exportation - le doublage et le sous-titrage sont peu prisés dans plusieurs pays étrangers - mais Isabelle Giordano rappelle le succès à l'international d'Intouchables, de langue française, ou de The Artist, film muet...

Quelque 6000 écrans en Chine

Les trois films français ayant attiré le plus de spectateurs à l'étranger sont ainsi Lucy, Taken 2 (47,8 millions de billets vendus) et Le cinquième élément (film de 1997, réalisé par Luc Besson, 35,7 millions d'entrées à l'étranger).

En quatrième position figure Intouchables, succès français de 2011, avec 31,9 millions de billets vendus à l'étranger.

Dans la catégorie des films français, tourné entièrement en langue française, il reste le plus gros succès international (31,9 millions).

En ajoutant les billets vendus en France, il totalise 51,5 millions d'entrées (contre 57,3 millions pour Lucy, France et étranger).

Le thriller de Luc Besson a été vu par 15,7 millions de personnes aux États-Unis et au Canada anglophone, 3,5 millions au Mexique, 3,4 millions en Russie et 2 millions en Corée du Sud.

Il vient de sortir en Chine et a attiré en dix jours près de 6 millions de spectateurs sur 6000 écrans.

La Chine, qui devrait s'imposer d'ici quelques années comme le premier marché mondial pour le 7e Art, est, en recettes, la deuxième terre d'exportation pour le cinéma hexagonal.

Le pays compte quelque 20 000 écrans et une douzaine de salles ouvrent chaque jour.

Une délégation d'UniFrance se rend à Pékin le 12 décembre, pour la 5e fois en deux ans. Objectif: convaincre les autorités d'assouplir les quotas.

La Chine n'autorise que 60 à 70 films étrangers par an, dont quelque 45 sont américains et cinq à sept français, explique UniFrance.

Autre volonté de l'organisme, promouvoir des films d'auteur, qui bénéficieraient d'une diffusion plus restreinte, dans des villes universitaires ou de grandes agglomérations par exemple. Le nombre de copies de ces films ne se compterait pas en milliers, mais en centaines.