L'association Femmes et cinéma a lancé jeudi un concours auprès des scénaristes pour l'écriture de courts métrages sur le thème des femmes au travail aujourd'hui, des fictions visant à lutter contre les clichés et qui seront tournées par six réalisatrices connues.

Le projet de l'association, soutenu par le secrétariat d'État chargé du droit des femmes, a pour but de «lutter contre les stéréotypes» encore trop souvent véhiculés dans les films de cinéma notamment, a souligné la secrétaire d'État Pascale Boistard.

La représentation des femmes dans les oeuvres culturelles «imprègne la société», a-t-elle souligné, notant que ce projet s'inscrivait dans la droite ligne de la loi du 4 août dernier, qui vise à renforcer l'égalité entre les femmes et les hommes.

Les fictions doivent être contemporaines, avoir une femme pour rôle principal et se situer dans la veine de la comédie dramatique, a précisé Stéphanie Douet, productrice et cofondatrice de l'association.

«On veut montrer que les femmes et le travail n'entretiennent pas toujours une relation à problème», contrairement à ce que beaucoup de films donnent à penser, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. Il s'agit de faire réfléchir sur une représentation des femmes qui serait différente de ce que l'on a l'habitude de voir au cinéma.

L'appel s'adresse à tous les scénaristes, hommes et femmes, mais les six récits retenus seront tournés par des femmes: Zabou Breitman (No et moi), Virginie Despentes (Bye bye Blondie), Lola Doillon (Et toi, t'es sur qui?), Sophie Fillières (Arrête ou je continue), Baya Kasmi (scénariste d'Hippocrate) et Carine Tardieu (Du vent dans mes mollets).

Les tournages se dérouleront en 2015, pour une sortie en 2016, en salle ou à la télévision.

Dans le cinéma et l'audiovisuel, derrière la caméra, les femmes restent encore bien moins nombreuses que les hommes, bien que leur nombre progresse, selon une étude récente de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). Elles ne représentaient en 2012 qu'un quart des réalisateurs des long-métrages (contre 17% il y a dix ans).

On hésite encore trop souvent à confier de gros budgets à des femmes, supposées plus fragiles et moins aptes à diriger des équipes importantes, a regretté Pascal Rogard, directeur général de la SACD.