La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a assuré vendredi qu'elle «mettait tout en oeuvre» pour trouver des solutions contre le piratage, en réponse à un distributeur de films qui réclamait jeudi une action rapide du gouvernement.

Dans une lettre envoyée à ce distributeur, Jean Labadie, dont l'AFP a eu copie, la ministre déclare avoir mis «tout en oeuvre (...) pour que des solutions puissent être trouvées».

«Je redis ma priorité de faire du cinéma français, comme des industries créatives, un fer de lance (...) du rayonnement et de la créativité de notre pays», écrit Mme Filippetti, qui veut améliorer l'offre légale en ligne.

La ministre dit aussi vouloir «mettre l'accent sur la lutte contre la piraterie commerciale», en plus de ses propositions de réforme récentes sur la chronologie des médias (calendrier légal de diffusion d'une oeuvre sur différents supports), des actions pédagogiques en direction des jeunes internautes ou du travail avec la Chancellerie pour lutter contre la contrefaçon en ligne.

À la rentrée, rappelle-t-elle, le Centre national du cinéma lancera un appel d'offres afin que soit mis en oeuvre un dispositif de référencement des oeuvres légales en ligne existant en France «pour mieux orienter l'internaute dans son envie d'accéder aux oeuvres».

La ministre, qui appelle le distributeur à rejoindre les concertations en cours avec les professionnels, explique en outre porter devant la Commission européenne «une position exigeante» sur la question du droit d'auteur.

«Nous ne laisserons pas les instances européennes remettre en cause l'édifice patiemment construit du droit d'auteur» à l'heure où «des menaces existent sur le transfert (de ce droit) à un commissaire chargé de l'industrie et du numérique», relève-t-elle.

Dans sa lettre à la ministre publiée jeudi dans Libération, Jean Labadie affirmait que sans «la mise en place d'une action rapide» par le gouvernement pour combattre le piratage, «nous assister(i)ons bientôt au décès prématuré non seulement d'une industrie mais aussi d'une part de notre identité culturelle».

Vendredi soir, les cinéastes de l'Arp se «félicitent» de la lettre de Jean Labadie à la ministre et pris connaissance «avec intérêt» de sa réponse.

«Nous sommes naturellement conscients comme elle que le développement de l'offre légale est un élément essentiel de la lutte contre le piratage», écrit dans un communiqué l'Arp qui attend toujours «une déclaration de la ministre fustigeant clairement la consommation illégale des oeuvres».