Lucy, le dernier film d'action de Luc Besson avec Scarlett Johansson en tête d'affiche, a conquis le box-office américain pour son premier week-end en salles et offre au réalisateur français le meilleur lancement de film de sa carrière aux États-Unis.

Nous n'utilisons qu'une infime partie de notre cerveau. Qu'arriverait-il si nous y avions entièrement accès? C'est la question fascinante explorée dans Lucy, le dernier film de Luc Besson à la cinématographie délirante.

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Incarnée par l'Américaine Scarlett Johansson, la «Lucy» du réalisateur de Nikita et du Grand Bleu récolte quelque 44 millions $ pour son premier week-end d'exploitation.

Il dépasse ainsi une autre nouveauté, Hercule, péplum de Brett Ratner sur le demi-dieu de la mythologie romaine, qui récolte 29 millions $ pour 400 salles de plus.

«Je ne sais pas quelle est la dernière production française à avoir pris la tête du box-office mais Lucy est de loin le meilleur début en salles (aux États-Unis) de la carrière de Luc Besson et, outre les films Marvel, c'est aussi le meilleur pour Scarlett Johansson», a estimé Jeff Bock, de la société spécialisée dans le box-office Exhibitor Relations, interrogé par l'AFP.

Taken 2 (2012), un blockbuster dont Luc Besson avait été le coscénariste avec Liam Neeson et qu'il avait coproduit mais non réalisé, avait engrangé 376 millions $ dans le monde et 49,5 millions pour son premier week-end aux États-Unis.

«J'aime la science-fiction car sa seule limite, c'est votre imagination», avait raconté le cinéaste barbu aux cheveux poivre et sel lors d'une séance de questions-réponses à l'American Cinematheque de Los Angeles jeudi, à la veille de la sortie officielle du film aux États-Unis.

Le cinquième élément, sorti il y a près de vingt ans, était jusqu'alors le plus gros succès d'un film réalisé par Besson aux États-Unis, avec des recettes de 264 millions $ dans le monde. Le long métrage de science-fiction avec Bruce Willis et Milla Jovovich avait engrangé 17 millions $ aux États-Unis pour son premier week-end.

«Performance de Scarlett»

Le calendrier de sortie de «Lucy était parfait ici», alors que les films d'action sont privilégiés l'été par le public américain, et «la performance de Scarlett en veuve noire dans les films Marvel (Captain America, Avengers...) a certainement joué pour amener les spectateurs dans les salles» pour Lucy, analyse M. Bock.

L'expert note d'ailleurs que l'affiche de Lucy a joué essentiellement sur le pouvoir d'attraction de l'actrice, en mettant son nom en gros tandis que celui de Luc Besson s'effaçait.

Pour lui, celle qui fait partie des stars américaines les plus recherchées du moment «rejoint une liste exclusive d'héroïnes de films d'action comme Angelina Jolie et Milla Jovovich qui sont des moteurs du box-office», et il s'attend à ce que La veuve noire, le film de superhéros de Marvel/Disney dont elle sera la vedette, sorte «plus vite qu'attendu». Il est pour l'instant prévu pour 2015.

«C'est une très bonne actrice, toujours intéressante à regarder, elle était formidable dans Avengers et même dans Her où on n'entendait que sa voix, sa présence était forte», remarque pour sa part Glenn Williamson, un enseignant de l'Université UCLA interrogé par l'AFP.

Pour le budget du film, tourné entre Paris à la Cité du Cinéma de Luc Besson et Taipei, les estimations varient entre 40 millions et plus de 100 millions $, selon le site spécialisé dans le cinéma Variety.

Universal Pictures distribue le film dans le monde entier à l'exception de la France, le Bénélux et la Chine.

Côté critiques, Lucy a moins fait l'unanimité. La bible du secteur, Variety, l'a qualifié de «énergiquement idiot», jouant du «charme de Johansson».

Le quotidien britannique Guardian parle d'un film «sans esprit et confus, mais énergique et amusant», jugeant que c'est «le meilleur film de Besson depuis Le cinquième élément».