La production française de longs métrages de fiction est en baisse au premier semestre 2014 (-24%), un recul sur les six premiers mois 2013 qui touche surtout les films coûtant de 4 à 10 millions d'euros, selon la Fédération des industries du cinéma (Ficam).

Avec 55 projets lancés entre janvier et juin (contre 72 en 2013), la production de longs métrages d'initiative française (hors films d'animation et documentaires) est la plus faible de ces sept dernières années, indique la  Fédération professionnelle dans un communiqué mercredi.

La Ficam s'inquiète notamment de «la disparition des films les mieux financés» au cours du premier trimestre: aucun film produit entre 4 et 5 millions d'euros de budget et une baisse spectaculaire de 63% pour les films à plus gros budget compris entre 4 et 10 millions d'euros.

«Comme mentionné lors du premier trimestre, cette tendance inquiétante semble être une conséquence directe des difficultés rencontrées par les distributeurs qui ne peuvent plus nourrir les budgets des films via les minimums garantis».

Après une année 2013 marquée par les flops retentissants de films à gros budgets, les distributeurs sont de plus en plus frileux à apporter à la production cette avance garantie sur les recettes futures d'un film. Celle-ci leur donne ensuite le droit de vendre le film dans les salles, en vidéo ou à l'étranger.

La baisse de mise en production de longs métrages est due aussi, selon la Ficam, à l'application depuis le 1er janvier de la nouvelle convention collective du cinéma, qui a alourdi les coûts du travail et imposé de nouvelles règles.

Si le nombre de semaines de tournage augmente de 8% pour les films inférieurs à 4 millions d'euros entre le 1er semestre 2013 et le 1er semestre 2014, il baisse de 46% pour les films dont le budget est supérieur à cette somme.

Ces mauvaises nouvelles s'ajoutent aux inquiétudes manifestées ces derniers jours dans les milieux du cinéma quant à une éventuelle nouvelle ponction du gouvernement sur le budget du Centre national du cinéma (CNC), estimée à 150 millions d'euros pour 2015.

Petite lueur d'optimisme toutefois pour la Ficam, la délocalisation des tournages recule à 19% au premier semestre 2014 (contre 25% sur la même période en 2013), soit le taux le moins élevé mesuré depuis 2006 sur un semestre «grâce aux nouveaux aménagements apportés en 2013 au Crédit d'impôt cinéma».