Connu pour ses films de délinquants, de motards et autres durs à cuire de tout acabit, le réalisateur Michel Jetté se tourne vers le monde du travail et surtout ses excès, avec son cinquième long métrage intitulé Burn out.

Tourné de façon totalement indépendante à l'automne 2013, le film raconte l'histoire d'un couple, formé de Louis et Michelle, qui fait tout pour réussir. Mais à force d'avoir trop d'ambition et de trop en faire, ce couple chemine lentement vers sa propre destruction.

«Depuis une dizaine d'années, j'ai vu des gens autour de moi être plongés dans de telles conditions, dit Michel Jetté qui signe également le scénario. Sans être une satire, mon film est chargé d'une certaine ironie. À travers celui-ci, je pose des questions. Est-ce qu'on travaille trop? Qui sommes-nous? Et sommes-nous responsables de nos propres burn out?»

Le film met en vedette Emmanuel Auger (BumRush, La Run, Lance et compte) dans le rôle de Louis, un gars qui veut devenir technicien de haut niveau dans une entreprise de télécommunications. Sa conjointe Michelle est incarnée par Jézabelle Drolet (BumRush, Il était une fois dans le trouble, Trois fois rien), employée d'une banque qui caresse le projet de diriger une succursale.

Les deux acteurs principaux sont entourés de Jean Chevalier, Paul Dion, France Pilote et Aubert Pallascio. Le tournage a duré une quarantaine de jours étalés sur trois mois à Montréal et dans les couronnes nord et sud.

Auteur des longs métrages Hochelaga, Histoire de pen et BumRush, Michel Jetté travaille de nouveau en compagnie de sa conjointe Louise Sabourin qui signe la production du film et le montage.

«Nous sommes actuellement en montage, dit M. Jetté. Nous sommes aussi en négociations pour trouver un distributeur. Nous espérons que le film sortira à l'automne.»

En raison des conditions difficiles de financement public, Michel Jetté préfère alterner des projets financés et des projets indépendants. «Après BumRush, les comédiens m'ont encouragé à continuer le projet Burn out, dit-il. Le tournage a constitué une aventure agréable où nous n'avions pas de pression extérieure à la production.»

Un autre projet du couple, intitulé Six heures A.M., avait été accepté au premier dépôt à la production par la SODEC. Mais après deux refus de financement chez Téléfilm, Michel Jetté y a renoncé pour le moment.