Les premières de film sont exactement telles qu'on les voit à la télévision: des hordes d'admirateurs, photographes et journalistes tentent d'y obtenir l'attention des célébrités. Les flash des appareils photo éclairent les lieux pendant que des gardes du corps au physique imposant escortent les vedettes vêtues de tenues dernier cri à travers le tourbillon.

Les policiers et le personnel de sécurité arrivent à maîtriser la situation. La scène est grisante: l'événement, excitant et généralement sans incident, présente le plus récent film offert par Hollywood.

Mais les choses peuvent mal tourner, comme c'est arrivé à la première de Maleficent, cette semaine à Los Angeles. Un homme a bondi par-dessus une barricade et a abordé Brad Pitt sur le tapis rouge.

Cet incident aurait-il pu être évité? Les dirigeants de Disney ne s'avancent pas, affirmant seulement qu'il s'agit d'un incident «malheureux et déplacé». Des experts en matière de sécurité considèrent cependant qu'il est difficile d'éviter de tels numéros lors d'événements publics, où l'énergie de la foule fait partie de l'atmosphère.

Policier de Los Angeles à la retraite, Paul Scauzillo rappelle que les spectateurs sont fouillés lorsqu'ils assistent à un match de hockey ou de baseball, mais qu'un tel processus n'a pas lieu un soir de première, alors que les fans se tiennent simplement derrière une corde.

Le journaliste ukrainien Vitalii Sediuk, récemment congédié, a été arrêté après avoir bondi par-dessus une barricade devant le El Capitan Theatre pendant que Brad Pitt signait des autographes, bousculant l'acteur du même coup. Sediuk est demeuré derrière les barreaux jeudi plutôt que de verser la caution de 20 000 $. Son avocat, Anthony Willoughby, a expliqué que l'incident pourrait constituer une violation de probation de Sediuk, qui avait été arrêté lorsqu'il s'était introduit sans permission à la cérémonie des Grammy Awards.

Comme les contrats à multiples facettes obligeant les vedettes à assister aux premières de leurs films, les plans visant à assurer leur sécurité lors de ces événements sont tout aussi compliqués, selon le vice-président de la firme de protection Security Industry Specialists, Jim Mulvihill. Des policiers en uniforme et en civil, du personnel de sécurité embauché pour l'événement et les gardes du corps personnels des vedettes sont généralement impliqués. Brad Pitt était accompagné de gardes lorsqu'il a été bousculé mercredi soir.

La salle accueillant la première est généralement responsable d'embaucher des gardes de sécurité qui s'additionneront aux policiers sur place, mais aucun détecteur de métal ou système de badges pour identification ne sont mis en place. Tout admirateur intéressé - ou détracteur potentiel - peuvent se joindre à la foule.

Bien que les policiers de Los Angeles aient été au courant du passé de Sediuk avec les célébrités, ils ne pouvaient l'arrêter avant qu'il n'ait enfreint la loi en bondissant sans permission sur le tapis rouge. Des messages laissés à la police de Los Angeles sont demeurés sans réponse.

«Il n'existe aucun moyen pour le personnel de sécurité ou les forces de l'ordre de faire quoi que ce soit avant qu'ils ne se retrouvent eux-mêmes en danger imminent», a déploré Mulvihill.

Les farces de Sediuk se sont faites de plus en plus agressives au fil des ans. Il a notamment tenté de se faufiler sous la robe de l'actrice America Ferrera au Festival de Cannes il y a quelques semaines.

Malgré la prolifération des fusillades aux États-Unis, la sécurité aux événements hollywoodiens est demeurée la même, a souligné Mulvihill. La plupart des fans qui assistent aux premières le font parce qu'ils aiment les célébrités. «99,99 pour cent d'entre eux n'ont pas l'intention de blesser qui que ce soit.»

Mais Mulvihill croit que l'attention obtenue par Sediuk pourrait inciter des gens à vouloir l'imiter.