Clochette et la fée pirate (The Pirate Fairy) poursuit la saga en solo de la blondinette ailée inventée par James Barrie pour Peter Pan, en revenant à l'esprit et aux personnages du film original.

Le dernier film en date construit autour de la célèbre fée en jupe verte, réalisé par Peggy Holmes, sort mardi en Amérique du Nord (en DVD) et mercredi en France, sur grand écran.

«Clochette et la fée pirate» est produit par Disney Toon Studios, une division de films spécifiquement destinés au marché vidéo, longtemps spécialisée dans les suites de grands classiques, comme Cendrillon 2 et 3, Bambi 2.

Mais sous l'impulsion de John Lasseter, cofondateur de Pixar et directeur créatif de l'ensemble de l'animation des studios Disney, la division se montre aujourd'hui plus ambitieuse et ses films peuvent prétendre à une sortie cinéma - à l'instar de Planes l'an dernier.

C'est d'ailleurs John Lasseter qui a eu l'idée de plonger la fée Clochette dans le monde des pirates, chers au coeur du groupe  Disney depuis le succès mondial de la saga Pirates de Caraïbes, et partie intégrante de l'univers de Peter Pan (1953).

Et pour donner au film une qualité «classique», le studio a ouvert ses archives et sorti de ses tiroirs les planches originales de Peter Pan, entreposées dans un bâtiment très discret dans la banlieue de Los Angeles, à deux pas de Disney Toon Studios.

«Nous avons eu accès à beaucoup de matériel exceptionnel des artistes qui ont travaillé sur Peter Pan», a expliqué à l'AFP Ray Shenusay, «scénariste en chef» de Clochette et la fée pirate. «Marc Davis, en particulier, a fait beaucoup de très beaux dessins de pirates. Nous avons pu les étudier de près et cela a été une grande source d'inspiration».

Marc Davis était l'un des «neuf vieux messieurs», les pères fondateurs des studios Disney. C'est lui qui a dessiné la fée Clochette, mais aussi Cendrillon, Alice (Alice au pays des merveilles), Maléfique (La belle au bois dormant) et Cruella (Les 101 Dalmatiens).

Dans ce nouvel opus, la fée Clochette passe presque au second plan, la vedette lui étant volée par la fée Zarina. Préposée à la sécurité dans le monde des fées et très portée - au grand dam de son chef - sur l'alchimie et les expériences en tout genre, elle finit par faire ses valises, et part mener une vie aventureuse avec des pirates.

«Nous avons fait en sorte que ses caractéristiques physiques soient liées à celles des autres fées», précise à l'AFP Yuriko Senoo, qui a supervisé l'animation du film. «Et nous avons essayé de capturer l'esprit des dessins de Peter Pan pour les adapter à la 3D».

Mais le film ne se contente pas de s'inspirer de Peter Pan: il en reprend certains personnages comme le jeune Capitaine Crochet, présenté ici comme un pirate en herbe, certes inexpérimenté mais déjà perfide.

Le célèbre crocodile affamé de Peter Pan est aussi représenté à peine sorti de son oeuf. Une idée de... John Lasseter.

«Notre première idée était juste d'avoir une version plus jeune du croco», observe l'animatrice Ritsuko Notani. «Mais John nous a dit qu'il fallait que ce soit un bébé. Cela le rendrait beaucoup plus attachant pour le public. C'était une excellente idée, comme toujours».

La sortie de Clochette et la fée pirate coïncide en France avec la sortie en DVD de La reine des neiges, dernier dessin animé en date des studios Disney.

Le film, couronné début mars par les Oscars du meilleur film d'animation et de la meilleure chanson, a dépassé le milliard de dollars de recettes au box-office mondial, devenant le dessin animé de Disney Animation le plus rentable de l'histoire.

La sortie vidéo en Amérique du Nord a été en ligne avec le succès en salles: quelque 3,2 millions de DVD ont été vendus le jour du lancement, le 18 mars, soit l'un des plus gros succès du marché vidéo de ces dix dernières années.