L'entreprise eOne International et sa branche québécoise Films Séville annonceront ce matin la création de Séville International, une division indépendante destinée à faire la promotion et l'exportation de films québécois, canadiens et internationaux.

L'accent sera mis, et fortement, sur les films québécois, a indiqué hier Anick Poirier. Vice-présidente aux ventes internationales chez eOne, Mme Poirier dirigera cette nouvelle entité.

«La nouvelle structure aura davantage les coudées franches, dit-elle. C'est une vraie division entièrement consacrée aux ventes, et je crois que cela amènera le cinéma québécois à un autre niveau. On veut que chaque film trouve le bon canal pour être le mieux distribué dans chaque territoire, qu'on ne les voie pas seulement en festivals, mais en salles.»

Déjà, Séville International a acquis quelques titres à venir pour son catalogue: Mommy de Xavier Dolan, Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur, La petite reine d'Alexis Durand-Brault, Henri Henri de Martin Talbot, Les loups de Sophie Deraspe et Love Project de Carole Laure.

L'entreprise vise à ajouter de 8 à 10 nouveaux titres québécois chaque année à son catalogue. Mais tout dépend évidemment de leur potentiel d'exploitation dans les pays étrangers. «On va choisir les films qui nous parlent», insiste Mme Poirier.

En fait, ce n'est pas parce qu'un film est distribué par Séville au Québec et au Canada qu'il va automatiquement se retrouver dans le catalogue de Séville International. De plus, eOne pourrait tantôt garder le contrôle de la distribution internationale, tantôt céder ses droits à un partenaire très compétent dans son territoire.

Tant Mme Poirier que Patrick Roy, président de Films Séville, et Harold van Lier, président de eOne International, ont indiqué que la nouvelle division permettra de travailler encore plus en amont, de cibler les films dotés d'un grand potentiel.

«Mais ça ne veut pas dire que nous serons plus interventionnistes dans les scénarios», se défend Patrick Roy. «À la différence des grands studios, nous laisserons la création aux créateurs», assure Harold van Lier.

La création de Séville International découle d'une annonce survenue en janvier dernier où eOne disait être sur le point de créer un fonds d'acquisition de films de 100 millions de dollars pour toutes ses divisions à travers le monde.

«Ça ne veut pas dire qu'on a un budget de 100 millions, insiste Patrick Roy. Ça veut dire qu'on a davantage les moyens de nos ambitions.»

M. Roy rejette l'idée que cette entité consolidera la position très forte du distributeur eOne au Québec. «Il y a de la place pour les autres maisons de distribution, dit-il. Mais moi, ma préoccupation est d'offrir encore davantage aux créateurs québécois. J'aime mieux qu'on me reproche d'en faire trop que pas assez pour le cinéma québécois.»