Le réalisateur québécois de Starbuck, Ken Scott, a remis son film sur le métier pour les studios DreamWorks en signant son remake américain, Delivery Man, où Vince Vaughn reprend le rôle d'un donneur de sperme découvrant qu'il est le père de 533 enfants.

Plus gros succès du cinéma québécois en 2011, Starbuck avait reçu un accueil chaleureux au festival de Toronto, avant d'être racheté par DreamWorks, le studio de Steven Spielberg.

Le remake, baptisé Delivery Man, sort vendredi en Amérique du Nord, dernier avatar d'une histoire déjà adaptée en Inde sous le titre Vicky Donor (2012), et en France, où Fonzy, avec José Garcia dans le rôle principal, est sorti le 30 octobre dernier.

Pour Delivery Man cependant, Ken Scott a repris sa place derrière la caméra, pour raconter une nouvelle fois l'histoire extravagante de David Wozniak, un donneur de sperme découvrant du jour au lendemain qu'il est le père de 533 enfants.

Vince Vaughn a repris le rôle originalement tenu par Patrick Huard, et Chris Pratt celui de son meilleur ami avocat.

«Je n'ai vu (Starbuck) qu'une seule fois», explique Chris Pratt à l'AFP. «J'ai adoré, j'ai trouvé ça excellent. J'étais surpris, le film prenait des chemins complètement inattendus. Il y avait un vrai point de vue».

L'acteur a cependant préféré oublier le film ensuite, pour se concentrer sur son propre travail et son propre rôle dans le remake.

«C'est la même recette mais avec des ingrédients différents et je voulais être sûr de servir le film que l'on faisait et ne pas essayer de faire une réplique du premier. Le film est d'ailleurs différent du premier», observe-t-il.

Si quelques détails changent, David reste un velléitaire, un feignant au grand coeur qui ne peut s'empêcher d'aller à la rencontre - incognito - de sa nombreuse progéniture.

Quant à son copain avocat, épuisé par quatre enfants qu'il élève seul et ne cessant de proférer des horreurs sur la paternité, il partage aussi de nombreux traits avec son modèle québecois.

«On dit tous les deux des choses assez méprisables: ne deviens jamais père, les enfants coûtent de l'argent, te font perdre du temps. Mais malgré cela, les deux restent sympathiques, et c'est important», dit-il.

«C'était la responsabilité du réalisateur de s'assurer qu'il y a suffisamment de moments dans le film où l'on voit que ce personnage ne croit pas réellement à ce qu'il dit. La vérité, c'est qu'il aime ses enfants», observe-t-il.

L'acteur, qu'on a pu voir dans des films comme Zero Dark Thirty ou Moneyball, et qui a acquis la célébrité grâce à la série télévisée américaine Parks and Recreation, sera prochainement dans le film de superhéros Guardians of the Galaxy de Marvel-Disney.

Une carrière éclectique qui lui va comme un gant. «Changer de projets régulièrement me va très bien. Je peux me concentrer énormément sur quelque chose pendant un temps mais après je m'ennuie», assure-t-il.

C'est donc avec beaucoup d'admiration qu'il a vu Ken Scott réaliser deux fois le même film. «Je ne sais déjà pas comment un réalisateur peut rester concentré sur un seul film pendant aussi longtemps, alors deux...».

Peu de chances, donc, de voir l'acteur passer de sitôt à la réalisation... «Réaliser? Pas encore. J'ai encore trop à apprendre. Peut-être quand je serai plus vieux», dit-il.