Le réalisateur franco-polonais Roman Polanski, recherché par la police américaine depuis 1977 pour des relations sexuelles illégales avec une mineure, a présenté jeudi à New York un documentaire... en intervenant à distance, via Skype.

Le cinéaste participait ainsi de loin à la présentation de Weekend of a Champion, sur sa rencontre avec l'ancien champion de Formule 1 écossais Jackie Stewart lors du Grand Prix de Monaco 1971. Ce documentaire était sorti en 1972 mais il est à nouveau diffusé, agrémenté d'une nouvelle rencontre entre les deux hommes.

Dans le chic hôtel de Soho où la conférence de presse avait lieu, Jackie Stewart était bien présent, mais pas Roman Polanski, contraint par sa situation judiciaire à prendre part aux discussions via Skype sur écran géant.

«Un de mes trois voeux serait que Roman puisse être ici aujourd'hui», a du reste regretté Jackie Stewart, interrogé par des journalistes sur ce qu'il demanderait s'il avait trois souhaits à réaliser.

En 1977, en Californie, le réalisateur alors âgé de 43 ans était poursuivi pour avoir violé une jeune fille en marge d'une séance photo, dans la maison de Jack Nicholson.

Après 42 jours de prison puis sa libération sous caution, le cinéaste franco-polonais, qui avait plaidé coupable de «rapports sexuels illégaux», s'était enfui des États-Unis avant le prononcé du verdict, craignant d'être lourdement condamné.

Rattrapé par l'affaire en 2009, Polanski avait été arrêté en Suisse sur la base d'un mandat international américain, puis assigné à résidence avant d'être libéré par les autorités suisses.

Aujourd'hui âgée de 49 ans et mère de trois enfants, Samantha Geimer, la victime de Roman Polanski, a publié cet été un livre sur l'affaire. Elle a régulièrement réclamé l'abandon des poursuites devant la justice américaine.