Alléchés par la forte croissance des recettes cinématographiques en Asie, de plus en plus de studios de cinéma de Hollywood et d'ailleurs cherchent à forger des partenariats locaux pour profiter de ce boum, indiquent les acteurs du secteur réunis à Busan, plus grand festival d'Asie.

La 18e édition du Festival international du film de Busan (BIFF), qui a démarré cette semaine, organise plusieurs rencontres et événements destinés à faciliter les passerelles entre Asie et Occident.

Le producteur américain Harvey Weinstein est un des piliers du secteur à s'intéresser à des projets asiatiques. Il vient d'acquérir les droits internationaux du thriller de science-fiction coréen Snowpiercer de Bong Joon Ho, doté d'une distribution coréenne et occidentale.

Le producteur s'intéresse aussi à la suite de Crouching Tiger, Hidden Dragon, le film du Taïwanais Ang Lee, qui travaille la plupart du temps aux États-Unis. Et le réalisateur Michael Mann s'apprête à tourner à Hong Kong des scènes du nouvel opus de la série des Transformers.

Dans une économie mondialisée, «les projets internationaux sont forcément en pleine expansion», déclare à l'AFP Nanette Nelms, productrice américaine de Vara: A Blessing, oeuvre d'un moine du Bhoutan qui a ouvert le festival.

Le film de Khyentse Norbu suit le combat d'une femme face aux petites et grandes adversités du quotidien exprimé sur une chorégraphie de bharata natyam, une danse classique indienne.

Selon la Motion Picture Association of America (MPAA), qui représente les intérêts des studios, les recettes des salles obscures en Asie ont augmenté de 15% en Asie en 2012, à 10,4 milliards $, contre seulement 6% en Amérique du Nord, à 10,8 milliards $.

Cinq des dix premiers marchés du cinéma sont désormais en Asie, le premier d'entre eux étant la Chine avec 1,8 milliard $ de recettes rien que pour les six premiers mois de l'année (+36,6%). Le marché chinois devrait dépasser le marché nord-américain dès 2020, selon les analystes.

Le BIFF propose deux séries de séminaires, «Ties that Bind» pour promouvoir les coproductions européo-asiatiques, et «Collaboration sans frontières» consacré aux aspects financiers et règlementaires des coproductions internationales.

Avec «Ties that Bind», des réalisateurs des deux continents partagent leur expérience sur la meilleure façon de présenter des projets pour séduire des investisseurs potentiels.

En Asie, c'est bien évidemment la Chine et son immense marché qui attirent avant tout les convoitises.

Jonathan Kim, producteur au sein du géant sud-coréen CJ Entertainment Group, évoque la récente coproduction coréo-chinoise, A Wedding Invitation, une comédie romantique qui a engrangé cette année 28 millions $ US au box-office chinois.

«Les coproductions sont non seulement un lieu d'échanges culturels mais aussi une décision astucieuse pour le business», estime-t-il. En trouvant un partenaire chinois, les réalisateurs échappent au système des quotas qui limitent à 34 le nombre de films étrangers autorisés à être diffusés en Chine chaque année.