Sur le site du lieu où m'a donné rendez-vous Catherine Trudeau, on peut lire: une entreprise d'économie sociale constituée en organisme à but non lucratif qui reconnaît explicitement la dimension sociale de l'économie; (et ce n'est pas fini) un lieu d'innovation attentif aux besoins de son milieu qui entretient des liens étroits avec la collectivité locale et le milieu où il est implanté.

On pourrait croire qu'il s'agit d'un organisme qui prépare des repas chauds pour les plus démunis ou encore un regroupement d'artistes émergents d'un quartier branché voulant se démarquer.

Eh bien, non! Il s'agit d'un cinéma. Un cinéma de quartier, le dernier à Montréal, bien loin des gros formats, des superproductions et des lunettes 3D jetables. L'endroit parfait pour les nostalgiques de Cinéma Paradiso; le Cinéma Beaubien, que les intimes appellent affectueusement «Le Beaubien».

Lors de la visite avec Catherine, quelques résidants du quartier Rosemont sortaient d'une des cinq salles du Beaubien, ravis de la performance que venait de leur offrir Fabrice Luchini dans le film Dans la maison.

Au-delà du bonheur que leur avait procuré la projection, leur sentiment d'appartenance à leur cinéma était palpable.

En les interrogeant un peu, j'ai rapidement constaté qu'ils donnaient une note supérieure au projectionniste qu'à Fabrice lui-même! Que le film n'aurait pas été aussi bon dans une autre salle et que, de toute façon, c'est au Beaubien qu'on fait le meilleur pop-corn du Québec, un fait confirmé par Catherine Trudeau. Pourquoi aller ailleurs!

Une autre phrase inspirante lue sur le site du Beaubien: servir la collectivité plutôt que de simplement engendrer des profits et viser le rendement financier. Voilà une façon de voir la projection de film qui fait changement.

Merci Catherine pour la belle visite, ça m'a fait plaisir de te revoir!