Gerard Butler propose aujourd'hui une comédie romantique qu'il a lui-même produite. Il y a 15 ans à peine, l'acteur ne savait pourtant pas encore qu'il évoluerait un jour dans le monde du cinéma...

Dans Playing for Keeps, Gerard Butler incarne George Dryer, un ancien joueur de soccer professionnel qui tente de mettre un peu d'ordre dans sa vie. Pour se rapprocher de son fils, âgé de 10 ans, il accepte le poste d'entraîneur de l'équipe dans laquelle joue fiston. Comme l'athlète suscite l'intérêt de quelques femmes, mères de garçons à qui il apprend les rudiments du jeu, la perspective d'une vie plus «rangée» devient alors un objectif un peu plus difficile à atteindre. D'autant plus que deux d'entre elles sont interprétées par Catherine Zeta-Jones et Uma Thurman. Mais il y a aussi le mari de l'une (Dennis Quaid), d'un côté, et, surtout, l'ancienne épouse, de l'autre (Jessica Biel). Avec qui George aimerait bien renouer. À l'aube de la quarantaine, l'homme vise ainsi plus de maturité. Pour ce faire, il compte changer radicalement son approche de la vie.

Gerard Butler n'est pas étranger à ce phénomène, même si sa remise en question fut d'une autre nature. Il y a une quinzaine d'années, le bel Écossais ne savait même pas encore qu'il exercerait un jour le métier de comédien.

«En fait, j'étais stagiaire dans une étude d'avocats, rappelle l'acteur au cours d'une entrevue accordée à La Presse. Un soir, j'ai vu la pièce Trainspotting au festival d'Édimbourg. Ma vie en a été changée à jamais. Je venais de trouver ce que je voulais faire dans la vie. Je suis allé à Londres pour voir ce que je pourrais faire en tant que comédien. J'ai décroché un petit rôle dans une pièce de Shakespeare. C'est là où j'ai entendu dire que Trainspotting serait remonté avec une nouvelle distribution. Je me suis retrouvé sur scène à jouer dans la pièce qui m'avait tant bouleversé l'année précédente. C'est à partir de ce moment que j'ai cru à la notion de «synchronicité» dans la vie. J'ai su que j'avais trouvé ma voie.»

Une participation accrue

Ce n'est pourtant qu'au moment où il a été révélé sur la scène internationale, grâce à Lara Croft notamment, que Gerard Butler a finalement cru à sa vocation d'acteur. Depuis, la vedette de 300 s'intéresse à tous les aspects du métier.

«Je ne me sens pas encore prêt à passer derrière la caméra, mais je sais que je le ferai un jour, dit-il. Il est certain que les films que je produis moi-même me tiennent plus à coeur, simplement parce que je suis alors investi entièrement dans le processus créatif. Pour Playing for Keeps, par exemple, j'ai veillé sur les moindres aspects du projet pendant sa création. Je me suis aussi responsable de trouver le réalisateur, les acteurs, bref, j'ai pu façonner le projet selon ma personnalité, selon mes propres idées. La beauté de l'affaire, c'est que je crois être un meilleur acteur dans les films où j'agis aussi en tant que producteur. Même si le niveau de concentration est parfois plus difficile à atteindre -il y a toujours mille choses à régler-, j'arrive sur le plateau avec, déjà, une grande compréhension de la scène à jouer. Et aussi une perspective plus large. Cela dit, cette participation accrue fait en sorte que c'est d'autant plus grisant quand ça marche, mais c'est aussi plus douloureux quand ça ne marche pas!»

Pour mener le projet à bon port, Butler a fait appel au cinéaste Gabriele Muccino, connu en Amérique grâce surtout à The Pursuit of Happyness.

«The Pursuit of Happyness est l'un de mes films favoris, mais j'adore aussi tous les films que Gabriele a réalisés en Italie, précise l'acteur producteur. Il n'est pas donné à tout le monde de savoir manier à merveille le drame et la comédie, sans ne jamais s'égarer. Gabriele a une profonde compréhension de la nature humaine. Cela se voit dans ses films. Dès notre première rencontre, j'ai beaucoup aimé la vision qu'il avait de notre projet. L'entente a été conclue très vite!»

Montréal, ville cool

Gerard Butler possède des liens avec Montréal. Lorsqu'il était poupon, l'acteur a vécu dans la métropole québécoise pendant 18 mois.

«À l'époque, mon père a été embauché comme directeur financier d'une entreprise au Québec, explique-t-il. Toute la petite famille a quitté l'Écosse pour le suivre. Je vous avouerai honnêtement que je ne garde pratiquement aucun souvenir de cette période, car j'avais à peine 2 ans quand nous sommes retournés chez nous! Cela dit, j'ai eu l'occasion de retourner à Montréal pour de longs tournages, notamment ceux de Timeline et de 300. Sans aucun doute dans mon esprit, et sans aucune flagornerie, Montréal est la ville la plus cool d'Amérique du Nord!»

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Playing for Keeps (L'amour en jeu en version française) prend l'affiche aujourd'hui.