Le réalisateur Xavier Dolan a mis en ligne hier deux vidéos intitulées Allez voter // Go vote, dans lesquelles des citoyens québécois jeunes et moins jeunes, connus et inconnus, francophones et anglophones, répondent à une simple question: Pourquoi aller voter le 4 septembre?

Parmi les participants, on trouve François Arnaud, Évelyne Brochu, Marc Labrèche, Éric Bruneau, Anne Dorval, Serge Denoncourt, Kevin et Jacob Tierney. Denoncourt, qui revient à quelques reprises, affirme que si les citoyens veulent «avoir le droit de chialer», ils doivent d'abord exercer leur droit de vote.

Toutefois, il y a peu de personnalités. Xavier Dolan a voulu représenter la pluralité de Montréal avec des gens de tous les horizons (culturel, social et politique). Le cinéaste a parcouru la ville en taxi pour récolter les témoignages d'une centaine de personnes qu'il a filmées avec son iPhone. Il a emprunté une salle du studio Post-Moderne pour faire son montage durant une journée. «Le résultat est simple, voire amateur», dit Dolan en entrevue à La Presse. «Je ne sais pas si ça va inspirer les gens et les encourager à voter mardi prochain, mais ça ne peut pas faire l'inverse.»

Pourquoi s'impliquer ainsi dans la campagne, lui qui mène plusieurs projets artistiques de front? «Je m'intéresse au Québec et à son avenir. Et j'ai le bonheur de vivre dans une démocratie et non dans une autocratie. Voter, c'est un geste qui ne demande que cinq minutes de son temps tous les quatre ans. Si aucun parti ne vous branche, vous pouvez annuler votre vote. Ce qui donne un message plus clair que de rester chez soi...

«Les jeunes sont incapables d'envisager un futur sans droit de vote, poursuit le cinéaste. Pourtant, sans faire de scénario apocalyptique, il n'est pas utopique de penser qu'un jour on pourrait nous enlever ce droit. En 2012, il reste encore plusieurs pays dans le monde où c'est le cas.»

Si tous les intervenants expliquent brièvement, mais avec conviction (et parfois humour) pourquoi voter, personne ne dit pour qui voter. Et les deux vidéos se terminent avec des images d'archives d'anciens premiers ministres du Québec, tous partis confondus.

«Le message est simple: les gens, surtout les jeunes, doivent prendre le temps de se déplacer mardi pour participer à la démocratie», conclut le réalisateur.