Plusieurs cinéastes mexicains, dont Alejandro Gonzalez Inarritu et Alfonso Cuaron, ont décidé de s'unir à une caravane de la paix, partie dimanche de Tijuana, au Mexique, pour Washington, afin de sensibiliser les Américains à la violence liée au trafic de drogue.

Alejandro Gonzalez Inarritu (Babel, Biutiful), Guillermo del Toro (Le labyrinthe de Pan), Alfonso Cuaron (Y tu mama también, Les fils de l'homme) et l'acteur et réalisateur Diego Luna (Abel, Milk, Frida), ont profité du passage à Los Angeles, lundi, de la «caravane de la paix» du poète et militant mexicain Javier Sicilia, pour lui apporter leur soutien.

«Ce qui nous unit, c'est la douleur de ce qu'a perdu le Mexique: la paix», a déclaré Alejandro Gonzalez Inarritu devant 200 personnes réunies dans le centre de Los Angeles.

La caravane, qui devrait atteindre Washington dans un mois après des escales dans une vingtaine de villes, est arrivée dimanche dans la mégalopole californienne après être partie dimanche de la ville-frontière de Tijuana, au Mexique.

Javier Sicilia, qui a entrepris sa croisade contre la violence après l'assassinat de son fils en mars 2011, veut convaincre les États-Unis de mettre fin à leur guerre contre la drogue, responsable selon lui de la violence liée au trafic au Mexique, qui a fait 50 000 morts en moins de six ans, sous la présidence du président sortant Felipe Calderon.

«Je rejoins (la caravane) comme citoyen mexicain, parce que la voix de Javier Sicilia, qui représente des millions de Mexicains, ne vient pas du ressentiment (...) mais de la nécessité d'exprimer cette douleur», a ajouté le cinéaste de Babel.

«Les artistes sont le contraire de la barbarie que nous sommes en train de vivre», a déclaré M. Sicilia lors d'une conférence de presse. «S'ils n'assument pas les erreurs de leur gouvernement», a-t-il ajouté à l'adresse des autorités américaines, «la nuit va s'abattre (sur eux) et elle sera totale».

Les manifestants demandent à ce que la drogue soit traitée aux États-Unis comme un problème de santé publique et non d'un point de vue criminel, assurant que sa pénalisation alimente les cartels, tout comme la prohibition de l'alcool aux États-Unis dans les années 20 avait fait le bonheur des mafias.