En Australie, l'industrie du cinéma mise beaucoup sur le tournage en cours à Sydney de The Wolverine, où la star du pays Hugh Jackman incarne à nouveau le superhéros de Marvel, pour relancer une filière aujourd'hui en berne.

Le gouvernement australien a octroyé une subvention de 12,8 millions $ à ce film tourné par le studio américain Twentieth Century Fox, inspiré de la célèbre bande dessinée X-Men, qui suscite l'enthousiasme d'un secteur cinématographique en quête d'aides publiques.

La Première ministre, Julia Gillard, a affirmé que c'est Jackman en personne qui l'a convaincue de débloquer cette enveloppe pour que le film se tourne en Australie, avec plus de 2000 emplois locaux à la clef.

Quatre ans après la sortie du dernier blockbuster tourné dans le pays continent, Australia - une comédie romantique avec Nicole Kidman et Hugh Jackman, tièdement accueillie par la critique -, l'industrie du cinéma subit aujourd'hui de plein fouet la vigueur du dollar.

Au temps où la monnaie australienne naviguait bien en-deçà du dollar américain, Sydney avait attiré une série de grosses productions, telles Matrix (1999), Mission: Impossible II (2000) et Moulin Rouge! (2001).

«Quand notre dollar cotait 52, 65, 72 ou 83 cents, nous étions une destination attrayante», souligne Debra Richards, directrice de la société de marketing Ausfilm. Actuellement, un dollar australien vaut environ 1,05 USD.

Du fait de ce taux de change défavorable, le nombre de productions en Australie a décliné, malgré les avantages fiscaux offerts par les autorités. Les films étrangers bénéficient d'un rabais fiscal de 16,5%, mais M. Richards souhaite qu'il soit porté à 30% pour être efficace.

«Un bon investissement»

«On n'attire pas parce que financièrement, on n'est pas viable. Même si les gens ont envie de travailler avec nous, une fois qu'ils ont fait la comparaison avec d'autres destinations, ils nous laissent tomber», a-t-elle affirmé, espérant un relèvement de l'abattement dans la future politique culturelle du gouvernement, attendue en fin d'année.

Le mois dernier, lors de la conférence de presse annonçant l'aide de Canberra, Hugh Jackman, qui retrouve son rôle de mutant sauvage Wolverine (le Serval dans la version française), était aux côtés de Julia Gillard. La Première ministre a justifié cette aide substantielle apportée par l'État.

«(Hugh Jackman) m'a dit que sans cet apport, ce serait très difficile de tourner en Australie. Je voulais ces emplois, je voulais cette stimulation pour notre économie», a-t-elle déclaré, précisant que le montant de l'aide équivalait à un avantage fiscal de 30%.

Forte d'une industrie minière en plein boom, tirée par la demande asiatique, l'économie australienne a bien résisté à la crise mondiale. Julia Gillard (travailliste) a cependant souligné que le développement d'une création forte était indispensable à sa diversification.

The Wolverine devrait injecter environ 80 millions de dollars dans l'économie. Pour sa part, Hugh Jackman, natif de Sydney, a estimé qu'il profitait déjà d'un retour sur investissement: «Tourner un film de cette ampleur à la maison, chez moi, est sans doute l'un des plus grands privilèges de ma carrière», s'est réjoui l'acteur.