Karakaka, le nouveau film de Claude Gagnon mettant en vedette Gabriel Arcand, sera en compétition mondiale au 36e Festival des films du monde qui s'amorce le 23 août.

Pour M. Gagnon, il s'agit d'un retour à un festival qui l'a récompensé du Grand Prix des Amériques en 1988 pour son film Kenny. Il y a aussi été primé en 2005 avec Kamataki.

Karakaka raconte l'histoire de Pierre Masson, professeur québécois à la retraite (Arcand) qui se rend au Japon pour un voyage spirituel. Il y fait la rencontre d'une Japonaise (Youki Kudoh) dont il s'éprend.

Coproduction Canada-Japon, ce film est l'un des très rares longs métrages du Québec à faire partie de la programmation annoncée hier. Sinon, on ne retrouve que Boucherie Halal de Babek Aliassa, inscrit dans la compétition des premiers longs métrages de fiction. Aucun autre film québécois attendu cet automne n'est au programme du FFM.

Interrogée à ce sujet en conférence de presse, la direction du FFM s'est montrée à la fois évasive et cinglante. «Les films d'ici bénéficient de bons appuis. Il vaut peut-être mieux qu'ils sortent appuyés d'une bonne campagne de marketing plutôt que de sortir dans un festival où certains journalistes seront méchants envers eux», a dit la directrice générale, Danièle Cauchard.

Le président Serge Losique a quant à lui décoché une flèche au Festival de Cannes en disant que le FFM laissait une grande place aux femmes, tant dans le jury que chez les réalisatrices. Cette année, aucune réalisatrice n'était en compétition sur la Croisette.

Cela dit, le Québec sera représenté au FFM par plusieurs courts métrages, documentaires et films étudiants (une section leur est réservée chaque année).

Dix-sept films en compétition

Ce 36e FFM comprendra 432 films de 80 pays. La programmation compte 212 longs métrages, dont 110 seront présentés en première mondiale ou internationale. La section «Compétition mondiale» est composée de 17 longs métrages en provenance de 11 pays.

Dans cette section, on note la présence du film américain Two Jacks de Bernard Rose, avec Danny Huston et Jacqueline Bisset, ainsi que le film français Comme un homme de Safy Nebbou, avec Charles Berling et son fils, Émile. The Last Sentence, du réalisateur suédois Jan Troëll, semble l'un des films les plus prometteurs, selon les extraits présentés hier matin.

Parmi les événements spéciaux, citons un hommage à l'homme d'affaires Mel Hoppenheim (les studios Mel's) et la projection du film Léolo de Jean-Claude Lauzon, restauré dans le cadre du projet Éléphant.

Par ailleurs, il semble que le problème du sous-titrage en français des films présentés sera pratiquement aussi criant que l'an dernier. Les budgets accordés par les instances publiques sont faméliques, dit la direction.

Rappelons que c'est un long métrage chinois, Million Dollar Crocodile, qui sera projeté en ouverture. «C'est entre E.T. et Jaws avec les mots de Hitchcock», a dit Serge Losique avant sa conférence de presse. Les quelques extraits présentés par la suite ont suscité quelques éclats de rire dans la salle clairsemée où se tenait la rencontre.

Au cours des dernières années, l'honneur d'ouvrir le FFM avait plutôt été réservé à des films québécois, à savoir Coteau rouge d'André Forcier l'an dernier, Route 132 de Louis Bélanger en 2010 et 1981 de Ricardo Trogi en 2009.

Le FFM se déroulera du 23 août au 3 septembre.