Il n'est désormais plus nécessaire de présenter au vaste public Fantasia, cette célébration du cinéma sans laquelle, suivant le cliché, il manquerait quelque chose à nos étés montréalais. Laissons donc les formules toutes faites et allons droit au but: Quoi de neuf à Fantasia cette année?

L'ajout d'une troisième salle pourvue de 400 sièges, toujours à l'Université Concordia, facilitera évidemment l'affluence de ces spectateurs curieux, nombreux et toujours en quête de sensations mais permettra du coup aux programmateurs du festival de farcir leur catalogue: 120 longs métrages de fiction, une dizaine de documentaires et 250 courts, venus des quatre rondeurs de la planète, annonçaient Marc Lamothe et ses complices hier après-midi en conférence de presse.

Après un court mais vibrant témoignage du cinéaste Érik Canuel, président d'honneur du festival, qui a vanté les mérites des films de genre et les plaisirs du «cinéma vécu en groupe», l'excentrique et volubile Mitch Davis est venu présenter la programmation, riche et variée comme toujours, et il promet que les nouvelles sommes versées cette année par la SODEC n'auront pas servi à rien: «Tout l'argent sera sur les écrans!» dit l'enthousiaste.

Fantasia ratisse de plus en plus large, incluant pêle mêle fantastique, horreur, thriller, comédie, animation et documentaire. Entre autres «événements spéciaux», on nous propose une section thématique portant sur «Le cinéma de l'apocalypse urbain», rien de moins. Parmi ces films qu'on devine parfaitement ludiques et joyeux, on trouve End of the Line de notre compatriote Maurice Devereaux, lequel bénéficie enfin d'un budget raisonnable, et l'intriguant Mulberry Street d'un certain Jim Mickle, où les citoyens de New York sont transformés en créatures peu agréables par une maladie transmise par les rats.

Au chapitre des documentaires «provocants», les écologistes en herbe ou en gazon se feront un devoir d'assister aux représentations de l'inquiétant Your Mommy Kills Animals de Curt Johnson, lequel traite des luttes entre les autorités américaines et les défenseurs des droits des animaux (considérés aux États-Unis comme de véritables terroristes.) Et Zoo de Robinson Devor qui explore l'univers plus ou moins douteux des gens qui aiment vraiment les chevaux (et pas d'un amour platonique!)

Épluchant le programme de Fantasia on trouve quelques curiosités dignes de mention: The 4th Life, premier long métrage de François Miron, un gars de Montréal. Hatchet, de l'Américain Adam Green, qu'on annonce comme une comédie gore excessive. Le frisson des vampires et La nuit des horloges, des artéfacts du vieux routier français Jean Rollin. Et, bien sûr, quelques beaux morceaux de cinéma asiatique déjanté; des oeuvres de l'inévitable Takashi Miike, du sombre Johnnie To, de l'efficace Oxide Pang et du vaporeux Kim Ki-duk.

L'ex-RBO Yves Pelletier présidera le jury que Marc Lamothe, décrit comme «stellaire» et composé entre autres notables figures de l'acteur Patrice Robitaille, l'artiste à tout faire Stéphane Crête et «monsieur cinéma» lui-même, Roland Smith, qui a proposé La nuit des morts-vivants de Romero au Québec en 1968!

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Fantasia. Du 5 au 23 juillet à l'Université Concordia (1455, De Maisonneuve Ouest)