Le Festival de cinéma le plus «culte» en ville a élargi son créneau. Plus que six jours pour s'en rendre compte...

Ouille! Plus que six jours avant la fin de Fantasia. Et comme chaque année, c'est l'angoisse. Que choisir? Le polar japonais? Le film d'animation américain? La tragédie médiévale chinoise? Le film noir coréen? Le gros plan sur la scène punk de Beijing? Le thriller expérimental québécois? L'incontournable vue de kung fu? N'en jetez plus, la cour est pleine!

Pour sa 11e année, le festival de cinéma le plus «culte» en ville ne fait pas mentir sa réputation. Le menu est aussi abondant qu'ahurissant. Mais il est surtout plus diversifié que jamais.

Comprendre que l'événement ne se limite plus au cinéma d'horreur, de kung fu ou de science-fiction. Fruit d'un virage plus «grand public», Fantasia déborde aujourd'hui sur le film d'auteur, la comédie sentimentale et même le documentaire. Eh oui, vous avez bien lu «Notre mandat cette année, c'est de faire comprendre aux gens que nous sommes beaucoup plus que l'image qui est colportée depuis 11 ans dans les médias, souligne Marc Lamothe, responsable des communications. Bien sûr, nous revendiquons toujours à 100% notre côté horreur et fantastique. On ne veut surtout pas s'aliéner notre public de base. Mais ces genres ne représentent pas plus que 25% de notre programmation.»

Lentement mais sûrement, Fantasia a donc élargi son créneau. Simple question de logique, explique le porte-parole de l'événement.

Il faut savoir que malgré la commandite et des subventions longtemps attendues (un petit 80 000$, reçu fin juin), Fantasia survit avant tout grâce à ses ventes de billets. D'où la nécessité d'élargir la clientèle. «Nous sommes condamnés au succès, résume Marc Lamothe. Or la seule façon pour nous de grandir, c'était d'aller chercher de nouveaux genres On a remarqué, par exemple, que plus de filles fréquentaient le festival depuis qu'on avait intégré des comédies sentimentales...»

Si ces dernières sont au menu depuis trois ans, et que les «films d'auteurs» n'ont fait leur entrée que l'an dernier, les documentaires eux, viennent tout juste de faire leur apparition à Fantasia.

Jusqu'ici, le test semble réussi. Réalisé par Curt Johnson, le film Your Mommy Kills Animals (sur les militants pour les droits des animaux) a même été vendu à un gros distributeur américain après sa projection montréalaise.

En attendant son retour éventuel dans une salle commerciale, on peut toujours se rabattre sur Beijing Bubbles, portrait de la scène punk de Beijing (jeudi 19h 20), Les enragés du cinéma coréen (portrait d'une industrie en ébullition, lundi 23 à 19h 30) ou encore Mystère Miyazaki (jeudi 17 h) portant sur le maître japonais de l'animation.

«Nous sommes très contents de ces nouveaux ajouts, observe Marc Lamothe. Ce sont des documentaires qu'on ne verrait pas ailleurs, ni au Festival du nouveau cinéma, ni au Festival des films sur l'art. Ils ont un côté alternatif qui interpelle la sensibilité de notre public...»

N'allez pas croire que Fantasia s'est renié lui-même. Au contraire. Comme le dit si bien M. Lamothe, pas question de perdre son noyau de fidèles. La dernière ligne droite de cette 11e année promet donc une poignée de «vues» dans la pure tradition du festival.

Suggestions en vrac: The Devil Dared Me To (comédie noire sur l'univers des cascadeurs - vendredi 21h 15,) City of Violence (film de gangsters coréen - vendredi 19h 15), The 4th Life (film noir expérimental, du Québécois François Miron - jeudi 19 h) Exiled (du nouveau réalisateur vedette de Hong Kong, Johnnie To - mercredi 19h 30). Enfin, si vous aimez les drames épiques avec costumes d'époque, ne manquez pas The Banquet (lundi 17 h) un somptueux drame shakespearien, martial et sanglant, qui se déroule dans la Chine médiévale. Tout Fantasia résumé en deux heures...

Informations: www.fantasiafestival.com