Plusieurs milliers de mètres carrés des mythiques studios de cinéma Cinecittà de Rome sont partis en fumée dans la nuit de jeudi à vendredi, lors d'un incendie particulièrement difficile à circonscrire et qui n'était toujours pas maîtrisé après plusieurs heures d'intervention des pompiers.

L'accès à l'immense complexe de 40 hectares (400 000 mètres carrés), situé à quelques kilomètres du centre historique de Rome, a été interdit aux journalistes, et aucune flamme ou fumée n'est visible depuis l'entrée principale de Cinecittà, a constaté un photographe de l'AFP.

Le feu a pris aux alentours de 22h00, pour une raison encore inexpliquée, sur les lieux de tournage de la super-production anglo-américaine pour la télévision «Rome», qui relate la naissance de l'empire romain.

Les flammes ont détruit un hangar de 2000 m2 où étaient entreposés des éléments des décors de la série, avant de se propager à d'autres bâtiments.

Le commandant des pompiers de la province de Rome, Guido Parisi, interrogé par l'agence Ansa, a fait état de «flammes hautes de 30 à 40 mètres, car ce sont du bois et des matières synthétiques qui sont en train de brûler».

«Nous allons utiliser des moyens aériens parce que le feu doit être combattu de toutes parts pour éviter qu'il ne se propage encore», a ajouté M. Parisi, estimant qu'entre 3000 et 4000 mètres carrés avaient brûlé et craignant de devoir lutter «toute la nuit» contre le feu.

Il n'y a aucun blessé ou personne intoxiquée, a-t-il précisé.

Au moins onze camions de pompiers et une cinquantaine d'hommes se trouvent sur les lieux.

Le centre opérationnel des pompiers de Rome, contacté par l'AFP, n'a pas souhaité fournir de détails sur l'ampleur de l'incendie.

Les studios, situés dans un immense complexe, ont fêté leurs 70 ans d'existence en avril dernier, avec plus d'un millier de films à leur actif.

Dans la «ville du cinéma» ont notamment été tournés Ben Hur de William Wyler (1958), ou encore la Dolce Vita (1960), Amarcord (1973) et Satyricon (1969) de Federico Fellini.

Dans les années 1970, le boom des productions télévisées et la crise des productions cinématographiques avaient mis un terme à l'âge d'or de Cinecittà, qui connaîtra ensuite une longue traversée du désert.

La privatisation quasi totale des studios en 1997 avait permis d'attirer de nouveaux gros contrats, parmi lesquels le tournage de la série Rome.