Une chapelle ardente a été ouverte mercredi à la mairie de Rome pour rendre un dernier hommage au cinéaste italien Michelangelo Antonioni décédé lundi, en présence de sa veuve Enrica Fico.

«C'était un très grand homme. C'était d'abord un homme, puis un artiste et ensuite un réalisateur», a déclaré à la presse Enrica Fico.

«Les 35 années que j'ai passées avec lui ont été faites de tellement de choses, et aussi de silence. Je communiquais avec lui de tant de façons, parfois aussi en hurlant», a-t-elle raconté.

«Je lui disais : Ttu regardes toujours les femmes», et il me répondait : «C'est mon travail»», a encore indiqué Enrica Fico.

Sur un mur de la chapelle ardente installée dans la mairie de Rome, des images des films d'Antonioni sont projetées sur un grand écran.

«L'Italie a perdu un grand cinéaste du XXe siècle, Antonioni a fait discuter tous les Italiens avec ses films. Dans le cinéma italien il y a eu Antonioni et Fellini, l'étude de l'âme par Antonioni et celle du rêve par Fellini», a déclaré le ministre de la Culture Francesco Rutelli.

Michelangelo Antonioni s'est éteint lundi soir à son domicile romain à l'âge de 94 ans, le même jour qu'un autre géant du cinéma, Ingmar Bergman.

Il sera inhumé jeudi à 7 h 30 à Ferrare, ville du nord de l'Italie où il était né le 29 septembre 1912.

Avec une vingtaine de films, il a connu la consécration internationale: Lion d'or à la Biennale de Venise en 1964 pour Désert rouge, Palme d'or au Festival de Cannes en 1967 pour Blow-Up, Prix spécial du jury à Cannes pour Identification d'une femme en 1982, Oscar à Hollywood pour l'ensemble de sa carrière en 1995 et Lion d'or pour sa carrière à Venise en 1997.