La romancière Jane Goldman est, depuis longtemps, très amie avec l'écrivain Neil Gaiman. Ce dernier, un jour, lui a téléphoné pour lui dire: «Tu devrais relire Stardust.» Ce qu'il savait, et que Jane Goldman ignorait, c'est que le réalisateur Matthew Vaughn cherchait un scénariste pour signer l'adaptation de son roman.

«Finalement, Matthew m'a appelée, nous nous sommes rencontrés, nous avons discuté du projet et ç'a cliqué. Nous avions la même vision de cette histoire, de la manière dont nous pourrions en préserver l'essence tout en la racontant autrement pour les fins du cinéma», racontait l'écrivaine lors d'une entrevue accordée à La Presse.

Elle a ainsi décroché le contrat de scénarisation. Même si elle n'avait jamais touché à cette forme d'écriture, bien qu'elle vive de sa plume depuis des années. Mais elle a fait confiance à son vieux copain Neil, à son nouvel ami Matthew et à la bonne étoile sous laquelle elle semble être née pour remodeler cette histoire d'une autre étoile. L'histoire, aussi, d'un garçon qui devient un homme. Une histoire d'amour, vrai et pur. Et une histoire d'acceptation de soi. «Neil aborde beaucoup de thèmes, très adultes, dans ce conte classique mais, en même temps, très moderne», poursuit Jane Goldman.

Ce qui explique certains des changements majeurs qu'elle a faits. Le capitaine Shakespeare, par exemple. Incarné par Robert De Niro. Un personnage qui, dans le roman, sous le nom moins flamboyant de capitaine Alberic, n'a qu'un rôle technique. Il fait avancer l'action, mais n'enrichit pas le récit par sa propre quête.

«Je ne l'ai pas vraiment changé, je suis allée voir plus profondément en lui. Quelque chose d'organique m'a poussée à voir en lui un homme qui n'ose pas se présenter tel qu'il est par crainte de se faire rejeter.» Or, dans le milieu très mâle des pirates, qu'est-ce qui pourrait causer telle crainte sinon le fait d'aimer les froufrous, le maquillage et les belles choses... féminines? Une vision à laquelle Matthew Vaughn et Neil Gaiman ont vite adhéré.

Tout comme ils ont accepté que la note finale du film soit plus gaie que celle du livre. «Sans donner dans la fin hollywoodienne, nous avions le sentiment qu'il fallait une conclusion plus sereine. Celle du roman, grave et poignante, est parfaite... pour le roman, mais elle ne l'était pas pour le film», conclut celle dont la volonté était d'écrire «un film pour adultes que les enfants aimeront aussi».