Le retour du sous-titrage électronique semble s'effectuer par intermittence. Hier, le système n'a pas fonctionné du tout pendant les projections des deux films inscrits dans la compétition mondiale.

Spinning into Butter a ainsi été présenté en version originale anglaise sans aucun sous-titre. Partes Usadas comportait de son côté des sous-titres français (bravo!), mais le système de sous-titrage électronique, resté mort, ne pouvait alors venir en aide à nos amis anglos.

Le scénariste de Spinning into Butter, Doug Atchison, a d'ailleurs tenu à présenter ses excuses aux festivaliers francophones hier, expliquant que le film, présenté en première mondiale, avait été complété il y a quelques jours à peine. Les délais étaient ainsi trop courts pour ajouter les sous-titres.

On attendait beaucoup de cette deuxième entrée américaine en compétition. Spinning into Butter traite en effet d'une question épineuse - le racisme - et s'inscrit parfaitement dans le débat qui a cours présentement, notamment au Québec.

Il met aussi en vedette d'excellents acteurs, parmi lesquels Sarah Jessica Parker, Beau Bridges et Miranda Richardson. L'intrigue est campée dans un petit collège d'élite des environs de Burlington au Vermont, l'un des États les plus progressistes des États-Unis.

À peine installée dans son nouveau poste de doyenne des étudiants, une femme doit composer avec des incidents racistes visant particulièrement un étudiant afro-américain. Dès lors, elle doit confronter sa vision à celle des dirigeants de l'établissement, lesquels s'empressent d'organiser des comités consultatifs sur la question, des forums, des panels de discussion. Ils s'empressent surtout de régler l'affaire «à l'interne», maquillant leurs préjugés derrière un langage condescendant, très fortement teinté de rectitude politique.

Évidemment, ces discussions font vite ressortir les animosités. Les incidents se multiplient. Les médias s'emparent vite de l'affaire.

Alors que l'on s'apprête, ici, à débattre de ces questions sous l'égide de la commission Bouchard-Taylor, ce film se révèle on ne peut plus pertinent. Malheureusement, l'origine théâtrale (on adapte ici une pièce de Rebecca Gilman) est beaucoup trop évidente. L'approche est un brin didactique, les effets dramatiques sont appuyés et la manière est très hollywoodienne.

Sarah Jessica Parker, qui est à l'origine de ce projet de film, livre toutefois une prestation solide dans le rôle de cette femme confrontée malgré elle à ses préjugés. Fidèle à son habitude, la toujours excellente Miranda Richardson emporte par ailleurs le morceau.

Dommage que le réalisateur Mark Brokaw, qui signe un premier long métrage après avoir beaucoup travaillé au théâtre, n'ait pas su trouver une approche véritablement cinématographique pour faire honneur au propos.

Quelques-uns des cinéastes les plus intéressants du moment étant mexicains, on attendait beaucoup de Partes Usadas (Pièces détachées), le premier long métrage de Aaron Fernandez.

Le récit s'attarde à un adolescent qui rêve d'Amérique. Son oncle, avec qui il vit, lui faisant miroiter l'espoir d'une vie meilleure là-bas, le jeune homme n'hésite pas à s'acoquiner au commerce illicite de ce dernier. Les deux hommes ont en effet besoin d'argent pour payer le passeur qui leur fera traverser la frontière clandestinement. La nature de leur commerce? La revente de pièces d'autos volées.

Fernandez fait écho à la quête de l'adolescent de façon assez convenue. Le récit se révèle prévisible, et la réalisation ne casse rien. La belle présence du jeune Eduardo Granados ne peut sauver ce film de son caractère trop ordinaire.

_________________________________________________________
* * 1/2
Spinning into Butter de Mark Brokaw. Aujourd'hui à 14 h au Cinéma Impérial.

* * 1/2
Partes Usadas (Pièces détachées) de Aaron Fernandez. Aujourd'hui à 16 h 30 au Cinéma Impérial.