Pour se démarquer dans la folie des festivals d'automne, le Festival de San Sebastian (20-29 septembre), qui a lieu juste après ceux de Venise et Toronto, a l'avantage d'être petit et d'assurer aux films une bonne visibilité, explique à l'AFP son directeur, Mikel Olaciregui.

QUESTION : Qu'est-ce qui différencie San Sebastian des autres festivals?

RÉPONSE : Parmi les grands festivals européens, nous sommes le plus petit, ce qui a des avantages. Nous préférons donner la priorité à la visibilité des films. Dernièrement, les grands festivals ont tendance à projeter énormément de films. Or, quand une star se rend à un festival, les médias lui consacrent une grande partie de leur couverture et de nombreux films se retrouvent dans une espèce de zone d'ombre. Le festival de Toronto a projeté 300 films, les compagnies acheteuses ou les médias devraient déplacer beaucoup de monde pour tout couvrir. Les films de notre sélection officielle et de la section Zabaltegi/jeunes réalisateurs sont aussi nombreux que la seule sélection officielle de Venise. La petite taille du festival est aussi un avantage pour tout ce qui concerne les opérations de ventes et d'achats de films. De plus, le festival est ouvert au public, qui a un contact très direct avec les cinéastes.

Q : N'est-il pas trop difficile de composer une sélection officielle et un jury juste après la Mostra de Venise et le Festival de Toronto?

R : Quand nous choisissons les films, nous essayons que toutes les régions soient représentées et bien sûr, dans cette course, dans cette folie des festivals d'automne, les grands noms sont les plus difficiles à obtenir. Mais, comme les pièces d'un puzzle, tout finit par prendre place. Cette année encore, nous avons des réalisateurs consacrés, comme David Cronenberg ou Manuel Poirier et des auteurs émergents comme Anahi Berneri et Nick Broomfield, ou de jeunes promesses comme Hana Makhmalbaf. Pour le jury aussi, le nombre de festivals complique les choses. Mais nous avons encore cette année un jury de luxe et le premier à accepter d'y participer a été le président, Paul Auster.

Q : Certains films de cette édition comme Eastern Promises de David Cronenberg ou Battle for Haditha de Nick Broomfield viennent d'être projetés à Toronto. Comment répondre à cette concurrence?

R : Toronto est un grand festival, avec 300 films cette année, qui ne sont soumis à aucune limitation de la part de la FIAPF (Fédération internationale des associations de producteurs de films). Ils utilisent des films qui sont passés par d'autres festivals et des films inédits. Par rapport à Toronto, tous nos films présentés en sélection officielle et en section Zabaltegi/nouveaux réalisateurs, sont des premières européennes. Dans certains cas, comme le film d'ouverture (Eastern Promises de David Cronenberg) qui est canadien, il a été projeté à Toronto, mais il s'agira à San Sebastian d'une première internationale, puisqu'il n'a été projeté qu'au Canada. C'est aussi le cas d'Emotional Arithmetic (de Paolo Barzman), également un film canadien.