La Scandinavie est à l'honneur vendredi au dernier jour de compétition du Festival de San Sebastian, qui remet un prix honorifique à l'actrice norvégienne Liv Ullmann et projette le drame très cru Daisy Diamond du Danois Simon Staho.

??la veille du verdict du jury, présidé par l'écrivain américain Paul Auster, les films favoris des critiques et du public sont Eastern Promises du Canadien David Cronenberg et Buddha Collapsed out of Shame de la réalisatrice iranienne de 18 ans Hana Makhmalbaf.

Les retrouvailles d'un père chinois et de sa fille mises en scène par Wayne Wang dans A Thousand Years of Good Prayers et la musique entraînante de Honeydripper de John Sayles sont aussi deux sérieux prétendants au Coquillage d'Or, qui sera remis samedi soir.

Mais le jury de la station balnéaire basque surprend souvent. L'an dernier, il avait récompensé conjointement Half Moon, de l'Iranien Bahman Ghobadi et, contre toute attente, Mon fils à moi du Français Martial Fougeron, qui avait été sifflé par les journalistes.

La star américaine Demi Moore doit clôturer samedi la 55e édition du Festival de San Sebastian en présentant hors compétition Flawless, dernier film du Britannique Michael Radford.

Vendredi, le festival, qui consacre cette année une rétrospective au cinéma nordique, a mis la Scandinavie à l'honneur.

Après l'acteur américain Richard Gere le week-end dernier, Liv Ullmann, ancienne compagne et égérie du cinéaste suédois Ingmar Bergman, décédé le 30 juillet, va recevoir le prix honorifique Donostia. En outre, un film danois a mis un point final à la compétition officielle.

Daisy Diamond, du réalisateur Simon Staho, s'inscrit dans la ligne des drames scandinaves ultra-réalistes et raconte l'histoire d'une mère célibataire, Anna, qui rêve de devenir actrice.

Les castings auxquels se présente Anna ressemblent à s'y méprendre à son histoire personnelle. Ils sont toujours interrompus par les pleurs de sa fille Daisy, qu'elle transporte inlassablement dans un sac de voyage, et finissent tous en échec.

La réalisation est extrêmement crue, et montre presque sans retenue des scènes où la jeune femme se prostitue et accepte de se prêter à tous les fantasmes de ses clients.

Lors de sa première projection vendredi, tôt dans la matinée, le public n'a pas applaudi et plusieurs spectateurs ont quitté la salle avant la fin de la projection.

L'autre film présenté en compétition officielle vendredi, Padre nuestro, production américaine de Christopher Zalla mêle drame et suspens. Il raconte l'histoire de Juan, qui décide de fuir de Mexico et monte dans un camion d'émigrants illégaux en route pour New York.

Au cours de ce périple, il rencontre Pedro, qui se rend aux États-Unis pour rencontrer le père qu'il n'a jamais connu. Il voyage pour cela avec une lettre de recommandation de sa mère, qui disparaîtra mystérieusement avec Juan.

Ce premier long métrage de Christopher Zalla a reçu le prix du Jury au dernier Festival de Sundance aux États-Unis.