Lundi, Alain DesRochers quittera le Québec pour la Chine, où il prépare le tournage de Wushu Warrior, a appris La Presse. Après Nitro, la carrière du réalisateur québécois passe la vitesse supérieure en s'attaquant aux coproductions internationales, aux films d'époque, d'action, et à la Chine.

Au téléphone, Alain DesRochers ne cache pas son excitation à l'idée de partir lundi, pour plusieurs semaines, pour tourner en Chine. «Wushu Warrior, c'est les combattants du Wushu. Le Wushu est un art martial qui consiste à dissuader l'ennemi plus qu'à le combattre. C'est un scénario très intéressant», se réjouit-il.

Dans la Chine des années 1860, les Britanniques se livrent au trafic d'opium. En Chine, la pratique a ses amateurs et ses détracteurs. Le tout donnera lieu à une série d'affrontements et de scènes martiales, en mandarin et en anglais, une première pour le réalisateur.

«C'est un contexte très intéressant pour moi: ça se passe en Chine, je vais parler avec des comédiens qui ont l'accent british. Évidemment ça va se passer en anglais, et en chinois aussi», raconte le réalisateur, qui s'est déjà frotté au genre historique avec la série télé Nos étés.

Alain DesRochers a été pressenti pour Wushu Warriors, une coproduction Chine-Canada, après la sortie de Nitro. «J'étais sur le bout de ma chaise en voyant Nitro, un film d'action traité différemment», raconte la productrice canadienne Suzanne Girard (Emotional Arithmetic, Nuremberg).

La productrice avait d'abord été sondée pour une production de service par China Films Animation, mais, en lisant le scénario d'Allen Hatcher, Canadien installé en Chine, elle a eu envie de s'investir dans le projet, et de travailler avec un réalisateur de succès. «C'est un scénario vraiment bon, avec des personnages très bien développés», dit-elle.

Doté d'un budget de 3 millions, le film sera tourné dès le début du mois de novembre, et jusqu'à Noël, à Shanghai, où les coûts de production sont moindres. «On va avoir des costumes d'époque, des bateaux d'époque, c'est assez impressionnant quand même», affirme Alain DesRochers.

Côté casting, le film compte des acteurs chinois comme des acteurs canadiens. Parmi eux, le trio de personnages principaux sera interprété par Matt Frewer (Chérie j'ai rétréci les gosses) et deux jeunes acteurs québécois, Tod Fennell (Kayla) et Amber Goldfarb. D'autres Québécois sont aussi de l'aventure: le directeur photo Yves Bélanger et le monteur Éric Drouin. Le film prendra l'affiche au printemps ou à l'été 2008.

Grâce à son dernier bolide, Nitro, Alain DesRochers espère s'ouvrir les portes de maisons de productions internationales, et ne s'en cache pas. «C'était le but avec ce film-là: avoir une carte de visite qui fonctionne à l'international. Il semble que ça fonctionne. C'est à moi maintenant de prouver que je peux faire fonctionner ça jusqu'au bout.»

Pour autant, Alain DesRochers ne délaissera pas le Québec. Il travaille actuellement avec Nathalie Petrowski sur un nouveau film consacré au rockeur Gerry Boulet, et rêve de tourner un film de science-fiction. «J'aimerais que les gens comprennent que ce n'est pas parce qu'on a réalisé un film d'action qu'on ne peut pas faire autre chose», dit-il, avant de rappeler que le réalisateur de Hulk est aussi celui de Brokeback Mountain: Ang Lee.