A contrario de certains acteurs, Javier Bardem a la dent dure quand il s'agit de juger son propre travail d'acteur. «Comme c'est dur de se regarder à l'écran. Il n'y a pas un seul film que j'ai tourné dont je sois satisfait», a expliqué l'acteur espagnol à la presse au New York Film Festival, où son nouveau film, No Country For Old Men des frères Coen, est présenté cette semaine.

Même si l'acteur de 38 ans tient aussi le rôle principal dans L'amour au temps du choléra, adapté d'un roman de Gabriel Garcia Marquez, il n'en reste pas moins sceptique sur le résultat final. «Il n'existe aucun chef-d'oeuvre cinématographique qui soit tiré de la littérature», affirme-t-il. Mais de nuancer son propos: «Il se peut qu'il y en ait eu, mais je n'ai aucun souvenir d'une oeuvre qui ait été adaptée au cinéma avec succès», dit-il, estimant que rien ne peut égaler (le travail de) l'écrivain.

Javier Bardem ajoute qu'il lui a fallu lire cinq fois le roman de Garcia Marquez avant de le mettre de côté et de pouvoir nourrir lui-même son rôle de Florentino Ariza. «Je ressens ce besoin de respecter l'oeuvre initiale, mais à un moment donné, il me faut franchir le pas», raconte-t-il, ajoutant qu'au bout d'un mois, il a jugé en avoir assez lu, et a refermé le roman.

L'amour au temps du choléra, réalisé par Mike Newell, met aussi en scène Benjamin Bratt, Liev Schreiber et John Leguizamo parmi son casting international, ce qui a causé quelques tourments à Javier Bardem. «Si le film est bon, peu importe la langue dans lequel il est tourné», note-t-il. «C'est quand un film est mauvais qu'on invoque un problème de langue.»