L'aventure de Québec sur ordonnance, le documentaire de Paul Arcand, coûte cher à son distributeur. Après trois semaines en salle, Alliance Vivafilm estime avoir perdu 660 000 $ dans l'aventure.

«On perd 600 000 $ avec Québec sur ordonnance, 660 000 $ pour être exact. Je peux vous dire que ça n'a pas plu à plusieurs personnes», racontait hier Guy Gagnon, président du conseil et chef de la direction d'Alliance Vivafilm, rencontré en marge d'un déjeuner-causerie de l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision.

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En fin de semaine, le box-office cumulatif de Québec sur ordonnance a atteint 111 322 $.

À sa première semaine en salle, le documentaire enregistrait des recettes de 58 815 $ en quatre jours. C'est environ 10 fois moins que pour la première semaine de Les voleurs d'enfance, le film précédent de Paul Arcand.

«C'est la nature de l'industrie, explique Patrick Roy, président d'Alliance Vivafilm. On ne peut jamais tout prévoir. Il y a de bons coups et de moins bons coups. Heureusement, Victor (Loewy, président exécutif du conseil d'Alliance Films) comprend bien l'industrie. Comme il nous le dit, un autre film va venir réparer ça.»

Comment expliquer cet échec? Bien sûr, les nombreuses critiques négatives n'ont pas aidé. Mais il y a plus, croit Guy Gagnon.

«On s'est fié à l'autre documentaire, Les voleurs d'enfance. Mais cette fois, le sujet n'a pas autant intéressé le public. Dans Les voleurs d'enfance, il y avait Nathalie Simard et il y avait un sujet plus émotif, les enfants», ajoute-t-il.

Pour l'ensemble de la mise en marché de Québec sur ordonnance, environ 600 000 $ ont été dépensés. En comparaison, environ 1 million a été investi dans la mise en marché de Nitro, et 1,1 million pour Séraphin.

«Une chance qu'on n'a pas dépensé cet argent là pour Québec sur ordonnance», avance Guy Gagnon.

Depuis 2001, Alliance Vivafilm a considérablement augmenté l'argent investi dans la mise en marché de ses films québécois. D'une moyenne de 400 000 $ par film en 2001 à 1,1 million par film en 2005. Soit une augmentation de 175 %.

Ce qui n'est pas étranger au succès récent des films québécois, expliquait Guy Gagnon dans son allocution hier.

«Pas étonnant qu'un film comme Nitro réussisse ainsi à battre Die Hard 4. Les machines publicitaires, québécoise et américaine, sont désormais comparables.»